Les pesticides tueurs d’abeilles enfin interdits en 2018
Les députés ont tranché sur le houleux débat qui animait l’Assemblée nationale concernant les pesticides “tueurs d’abeille”. Un amendement interdisant les néonicotinoïdes à partir de 2018 a été adopté avec des dérogations possibles jusqu’en 2020.
Le jeudi 16 mai, ce sont plus de 669 000 signatures de la pétition pour l’interdiction des néonicotinoïdes qui ont été remises à la ministre de l’Environnement, Ségolène Royal, pour faire pression sur le gouvernement. Ont-elles eu une influence ? En tout cas, les députés ont approuvé majoritairement l’interdiction de l’utilisation de ce pesticides utilisés dans l’agriculture conventionnelle et qui déciment des milliers de colonies d’abeilles.
Un dernier vote en juillet
Lors de la troisième lecture du projet de loi Biodiversité, 36 députés ont approuvé la date de 2018 contre 31 qui plaidoyaient pour 2020 au terme des deux heures de débat. Le texte doit encore passé entre les mains du Sénat avant le dernier mot de l’Assemblée nationale, en juillet prochain.
Le Sénat avait supprimé cette date butoir au profit d’une diminution progressive, sans date limite pour une interdiction. La suppression d’ici 2018 de ces pesticides avait reçu le soutien de Ségolène Royal qui souhaitait "un geste fort" mais "avec du réalisme". En revanche, Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture demandait de ne pas procéder à une interdiction brutale. Les députés de droite à l’Assemblée nationale ont fini par se rallier à cette date de 2020 et ont fait poids pour des dérogations possibles jusque-là.
Une décision édulcorée pour les ONG environnementales
En réalité, l’interdiction réelle des néonicotinoïdes sur le sol français ne sera donc pas réellement appliqué avant 2020 soit encore 4 années d’utilisation avec un impact sur l’environnement et des milliers de pollinisateurs encore décimés. En effet, plusieurs études ont prouvé la nocivité des néonicotinoïdes sur les abeilles et autres pollinisateurs, mais aussi sur les invertébrés aquatiques et terrestres, les poissons, les oiseaux et même l'être humain.
Le Sénat avait supprimé cette date butoir au profit d’une diminution progressive, sans date limite pour une interdiction. La suppression d’ici 2018 de ces pesticides avait reçu le soutien de Ségolène Royal qui souhaitait "un geste fort" mais "avec du réalisme". En revanche, Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture demandait de ne pas procéder à une interdiction brutale. Les députés de droite à l’Assemblée nationale ont fini par se rallier à cette date de 2020 et ont fait poids pour des dérogations possibles jusque-là.
Pour Générations futures, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase après les multiples reports de décision. Pour l’association, “cette décision est un vrai recul face aux pressions de la FNSEA et des lobbies agrochimiques et n’est pas acceptable !”. “Il est totalement irresponsable de repousser aux calendes grecques leur interdiction. Le Gouvernement doit se reprendre et envisager une réelle interdiction dès 2018 au plus tard ! » ajoute-t-il.