La sensibilité au gluten est officiellement reconnue par le corps médical
Le gluten a le vent en poupe et l’industrie agro-alimentaire a trouvé le bon filon. De plus en plus de personnes le bannissent de leur alimentation et se sentent mieux malgré le scepticisme du corps médical. Pourtant, une étude prouve que la sensibilité au gluten est bien réelle.
Le gluten est une protéine présente dans certaines céréales comme le blé, l’orge et le seigle que nous ne pouvons pas digérer puisque notre organisme n’étant pas doté des enzymes qui le permettent. Elle est extrêmement utilisée dans les produits industriels pour donner de l’élasticité, de la malléabilité et de la souplesse aux aliments. Les personnes qui évitent les produits en contenant affirment s’en porter mieux. Mais pour le corps médical, seule l’intolérance au gluten est incontestable et s’appelle la maladie de cœliaque. Pourtant, une étude vient de confirmer l’existence d’une sensibilité au gluten. En cause, une barrière intestinale trop perméable.
Le gluten, cause d’une inflammation chronique
Due à une intolérance au gluten, la maladie de cœliaque est une maladie auto-immune qui touche 1 personne sur 300 et dans laquelle le système immunitaire s’attaque à la muqueuse intestinale et l’abîme. Souvent caractérisée par des symptômes digestifs et parfois une anémie, elle contraint les malades à bannir le gluten de leur alimentation. Peu prises au sérieux, des personnes non intolérantes peuvent aussi souffrir de symptômes proches de ceux de la maladie, après l'ingestion de blé ou de céréales contenant du gluten.
Une récente étude des chercheurs du Columbia University Medical Center (CCEM) et de l’université de Bologne publiée dans la revue Gut prouve qu’on peut souffrir d’une sensibilité au gluten. Sur un échantillon de 80 malades de coeliaque, 40 personnes sensibles au gluten et 40 témoins sains, l’étude montre que les individus ayant une sensibilité au gluten avaient des marqueurs témoins des dommages infligés aux cellules intestinales et des marqueurs qui indiquaient la réaction inflammatoire du système immunitaire.
“Notre étude montre que les symptômes rapportés par les personnes atteintes ne sont pas imaginés, comme certains l'ont suggéré. Elle démontre qu'il existe une base biologique pour ces symptômes dans un nombre important de ces patients", Peter H. Green, professeur de médecine au CCEM.
L’industrie agro-alimentaire en cause
Pour faciliter le travail des farines, les industries demandent des produits calibrés aux céréaliers qui produisent tous le même type de céréales avec les mêmes propriétés et notamment beaucoup de gluten. Aujourd’hui, on retrouve des molécules de cette protéine 5 à 10 fois plus grosses qu’avant.
Chez certaines personnes, lorsque le système immunitaire détecte le gluten, il attaque la paroi de l’intestin qui s’affine et devient beaucoup plus poreuse au gluten. Celui-ci va traverser l’intestin, se retrouver dans le système sanguin et engendrer un “empoisonnement” chronique. Pour annihiler les effets, il suffit d’arrêter d’ingérer du gluten.
Conscient que les consommateurs évitaient la consommation de gluten, les fabricants de produits alimentaires industriels se sont empressés de proposer des produits sans gluten. Pour autant, le gluten est remplacé par des glucides et de l’amidon, pas meilleur pour la santé. Le mieux est d’utiliser des farines alternatives comme le sarrasin ou le riz.