Ressources naturelles: la planète vit désormais à crédit

Ressources naturelles la planète vit désormais à crédit
Ressources naturelles la planète vit désormais à crédit
Par Elodie Sillaro publié le
Journaliste
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Depuis le lundi 8 août, Jour du dépassement de la Terre, l’humanité a consommé toutes les réserves que la Terre est supposée lui fournir pour l’année. Pendant plus de 140 jours, la planète vivra à crédit.

La date du lundi 8 août marque le Jour du dépassement de la Terre ou Earth overshoot day. Selon les calculs de l’ONG Global Footprint Network, l’humanité a désormais consommé toutes les ressources dont la Terre disposait pour elle et pour douze mois.

Une empreinte carbone trop importante

Depuis le lundi 8 août, l’humanité a consommé l’ensemble des ressources que la planète peut renouveler en douze mois. "Cela signifie qu’en huit mois, nous avons émis plus de carbone que ce que les océans et les forêts ne pouvaient absorber en un an, nous avons pêché plus de poissons, coupé plus d’arbres, fait plus de récoltes, consommé plus d’eau que ce que la Terre ne pouvait produire sur cette même période", alerte l’association environnementale WWF dans son communiqué.

Depuis 1986, la Global Footprint Network calcule l’échéance qui annonce l’épuisement des ressources de la planète pour l’année en prenant en compte l’empreinte carbone, les ressources consommées par la pêche, l’élevage, les cultures, la construction et l’utilisation d’eau. Bien que le Jour du dépassement de la Terre arrive moins vite ces cinq dernières années, elle ne cesse inévitablement d’avancer. En 1970, cette date fatidique tombait en fin d’année le 23 décembre, en 1980 ; le 3 novembre, en 1990, le 13 octobre ; en 2000 le 1er octobre ; en 2008, le 23 septembre et en 2015, le 13 août. Cette année, elle arrive un jour plus tôt.

De lourdes conséquences

Les conséquences de notre empreinte carbone sont déjà visibles au travers des pénuries en eau qui entrainent notamment des désertifications et l’érosion (dont l’agriculture et l’élevage intensif ne sont pas exempts de responsabilité), de la chute des stocks de poissons avec, en cause, la surpêche et la pollution des océans et la diminution des rendements agricoles notamment due à l’épuisement des sols. On peut noter d’autres effets quasi irréversibles comme la déforestation ou la disparition des espèces végétales et animales

Depuis 1986, la Global Footprint Network calcule l’échéance qui annonce l’épuisement des ressources de la planète pour l’année en prenant en compte l’empreinte carbone, les ressources consommées par la pêche, l’élevage, les cultures, la construction et l’utilisation d’eau. Bien que le Jour du dépassement de la Terre arrive moins vite ces cinq dernières années, elle ne cesse inévitablement d’avancer. En 1970, cette date fatidique tombait en fin d’année le 23 décembre, en 1980 ; le 3 novembre, en 1990, le 13 octobre ; en 2000 le 1er octobre ; en 2008, le 23 septembre et en 2015, le 13 août. Cette année, elle arrive un jour plus tôt.

Aujourd’hui, la planète a besoin d’1.6 fois ses ressources pour vivre jusqu’au 31 décembre. Les deux ONG tirent la sonnette d’alarme concernant les émissions de gaz à effets de serre (gaz carbone) qui représentent 60% de notre empreinte écologique globale. Selon le rapport annuel sur l'état du climat ("State of the Climate") - un document rendu le 2 août auquel ont participé 450 scientifiques du monde entier - les émissions de gaz à effets de serre ont atteint des niveaux records en 2015. La réduction de ces émissions est donc un vecteur majeur pour faire reculer cette date fatidique et cela commence par le développement des énergies renouvelables. Certains pays comme le Costa Rica, la Grande-Bretagne, le Portugal ou l’Allemagne ont déjà entamé leur transition énergétique.

1,7 fois la France pour nourrir les Français

Même si l’étude a ses limites, elle a au moins le mérite de nous alerter. En effet, il faudrait 1,7 fois la France pour nourrir les Français. Depuis ce 8 août et ce jusqu’à la fin de l’année, notre consommation contribue à diminuer les stocks de poissons, par exemple, "car on pêche des poissons non matures, qui n’ont pas eu le temps de se reproduire" pour répondre à la demande, explique Arnaud Gauffier, porte-parole de WWF.