Top 10 des pires aliments pour la planète

du chocolat aux noisettes
Top 10 des pires aliments pour la planète
Par Elodie Sillaro publié le
Journaliste
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Ce n’est pas une nouvelle, notre alimentation a une empreinte carbone non négligeable sur la planète. La biodiversité, l’émission de gaz à effets de serre, les sols ou les différentes chaînes alimentaires sont impactés par ce que nous mangeons. Mauvaise nouvelle, la plupart de nos aliments favoris sont néfastes pour la nature.

1. Le sucre

Le sucre est une douceur pour nos papilles mais laisse une amertume à notre planète. En 2004, l’ONG WWF dressait un sombre tableau des effets de l'agriculture sucrière. La production (145 millions de tonnes chaque année dans 120 pays) de sucre requiert une utilisation intensive d’eau et de pesticides. La culture du sucre entraîne l'érosion qui fait perdre 6 millions d'hectares de terres cultivables sur la planète, menace les réserves d’eau douce et appauvrit les sols avec une perte de carbone organique qui se retrouve dans l’air et contribue au réchauffement climatique. Une vraie catastrophe pour l’environnement !

Ma contribution: Vous pouvez réduire votre consommation de sucre et bannir les produits industriels qui renferment des sucres cachés. Qui plus est, le sucre est néfaste pour notre santé physique et mentale. Tournez vous vers des alternatives naturelles pour sucrer vos plats: fruits, compote, miel, etc.

2. La viande industrielle

Ce n’est pas une grande nouvelle, la viande industrielle a un impact néfaste sur la planète. L’élevage est un des premiers facteurs responsables de l’émission des gaz à effets de serre dans le monde et joue un rôle dans la déforestation. L’élevage occupe 70% des terres agricoles et détourne certaines ressources nécessaires à l’alimentation humaine. C’est aussi une des premières sources de pollution de l’eau et de son gaspillage. Elle est à l’origine de pluies acides. Il existe des solutions moins radicales que celle de se passer de viande mais elles vont à l'encontre des intérêts économiques.


3. Le chocolat

Notre péché mignon se retrouve dans cette liste peu glorieuse. En effet, le processus de fabrication du chocolat sollicite beaucoup d'eau et de ressources naturelles. Les fèves de cacao nécessitent la forte chaleur et l'humidité d'un climat équatorial et subissent régulièrement les effets d’une sécheresse, conséquence du dérèglement climatique. En plus de nécessité d’énormes quantités d’eau, les cultures de cacao détruisent les forêts équatoriales. 

Pour arriver dans nos supermarchés, le cacao subit une dizaine de transformations, notamment le chocolat industriel : fermentation, torréfaction, broyage, ajout de lait, de graisses végétales, de sucre ou de lécithine de soja et autres texturisants.

Ma contribution : Évitez donc les chocolats industriels et tournez-vous vers ceux issus du commerce équitable qui garantit une culture respectueuse de l’environnement et des petits producteurs comme les marques Kaoka, Alter Eco ou Bonneterre. Autre solution, les artisans chocolatiers s’associent parfois à des petits producteurs pour confectionner leur chocolat.

4. Le café

Tout comme le chocolat, la production de café sollicite l’utilisation de pesticides et de grande quantité d’eau. Il implique la déforestation de zones très riches en biodiversité. Outre l’impact des déchets des filtres et capsules jetables, c’est sa provenance et donc la façon dont il a été cultivé qui impacte énormément l’environnement. En effet, c’est l’intensivité des méthodes de culture, le recours aux machines, aux engrais et aux pesticides qui sont néfastes pour l’environnement.

Ma contribution : Il vaut mieux préférer les cafés labélisés bio et/ou issus du commerce équitable comme Alter Eco, Destination ou Lobodis. Généralement, les labels garantissent une agriculture familiale bio et/ou équitable, respectueuse d’un savoir-faire, une vente à un prix juste (pour le consommateur et le producteur), la compensation des émissions carbones par le financement de projet écologique. Par exemple, le label Fairtrade / Max Havelaar garantit que le produit que vous achetez a été cultivé et commercialisé dans le respect de critères sociaux, économiques et environnementaux.

5. L’huile de palme

L’huile de palme est une véritable bombe environnementale. C'est l’huile la moins chère et la plus consommée dans le monde notamment dans l'industrie agroalimentaire et la cosmétique. L’explosion de sa demande représente une menace considérable pour l'environnement. Chaque jour, des milliers d’hectares de forêts sont brûlés ou rasés pour faire pousser les fameux palmiers. Ce qui met en péril la biodiversité et détruit l’habitat naturel de plusieurs espèces menacées (comme les orang-outans). Sous forme de monoculture, les palmiers engendrent l’érosion et l’appauvrissement des sols mais aussi de fortes émissions de gaz à effets de serre directes (feux de forêts) et indirectes (exploitation, tracteurs et autre machines).

Ma contribution: La moitié des aliments que nous consommons contient de l’huile de palme. Évitez donc les céréales du petit-déjeuner, les biscuits chocolatés, sucrés et salés, les chips, la margarine, les plats préparés, les pains industriels, les glaces, les bouillons culinaires et même certains laits infantiles. Les produits d’hygiène et d’entretien peuvent aussi en contenir. Cuisinez maison et achetez vos produits cosmétiques et  d’entretien bio (si vous ne les faites pas maison). Il existe des certifications de l’huile de palme qui n’engendrerait pas de déforestation mais qui serait loin de régler tous les problèmes notamment de l’impact carbone et du respect des droits de l’homme. Le mieux est donc de s’en passer.

6. Le soja

Pour répondre à la forte demande mondiale de viande, les forêts tropicales sont rasées au profil de cultures de soja. 85% de la culture est destiné à l’alimentation du bétail et se retrouve donc dans la viande. Le reste est destiné à la fabrication de l’huile de soja et une petite partie aux produits comme le tofu. Selon WWF, la production mondiale de graines de soja a été multipliée par deux. Comme pour l”huile de palme, les conséquences écologiques sont désastreuses: destruction des forêts et des savanes, érosion des sols, pollution des eaux par les pesticides et les engrais, perte de la biodiversité. Sans parler, des conditions de travail des paysans.

Ma contribution: En réduisant sa consommation de viande, on réduit indirectement la production de soja prévu à la nourriture du bétail. Mais la substitution de produits animaux par des produits contenant du soja (appréciés pour leur haute teneur en protéines) implique une dépendance envers les denrées agricoles importées et donc un fort impact carbone. Selon un rapport réalisé par le WWF anglais, il vaut mieux trouver ses protéines dans les céréales et légumineuses. C’est une stratégie plus durable et plus efficace.

7. Le saumon

On raffole des sushis au saumon ou du saumon à l’oseille mais nos petits penchants pour ce poisson n’est pas sans conséquence. Dans la liste des aliments qu’il faut éviter pour préserver la planète, les gros poissons comme le saumon et le thon rouge se placent en tête. En raison de la surpêche, une espèce sur trois est menacée. Le poisson étant une très bonne source de protéines et de vitamine D, il ne faut pas pour autant s’en passer. Tout aussi néfaste, le saumon d’élevage n’est pas la solution car l’alimentation de ce dernier requiert des kilos de poissons sauvages ou de protéines animales mais aussi le recours accru aux antibiotiques.

Ma contribution: Les poissons ont un impact environnemental plus faible que la viande à condition de choisir des poissons certifiés MSC (label de pêche durable) comme les marques Phare d’Eckmühl ou Food4Good. Ce label garantit des produits de la mer durables, c’est-à-dire issus d’une pêche qui ne décime pas les stocks de poissons, l’écosystème environnant, ni ne détruit leur habitat naturel. Pour l’élevage, achetez des produits bio qui garantissent une nourriture des poissons qui ne décimenpas les stocks de poissons sauvages, un bien-être animal et un recours vétérinaire minimal. Autre alternative intéressante, les petits poissons au milieu de la chaîne alimentaire comme la sardine, l’anchois, le lieu ou le merlan et les poissons de rivières.

8. Le riz

Certaines céréales comme le riz font partie de la base de notre alimentation mais sont très gourmandes en eau. La riziculture pluviale engendre des effets sur l’émission de CO2 (défriche-brûlis) et l’érosion tandis que la riziculture inondée est épinglée pour ses émissions de méthane et sa consommation en eau. Le Vietnam poursuit sa politique de développement de la riziculture dont la pollution menace les zones rizicoles elles-mêmes et dont la culture intensive engendre l’érosion ainsi que la montées des eaux marines. Les céréales comme le maïs ou le blé ne sont pas en reste notamment celles issues d’OGM dont les effets ne sont pas encore connus sur la biodiversité et les pollinisateurs.

Ma contribution: Préférez les céréales bio issus du commerce équitable dont les fabricants (comme Alter Eco, Autour du Riz) bannissent le recours aux produits chimiques de synthèse, préservent les sols et privilégient une agriculture familiale. Tournez-vous vers des céréales locales cultivées en France comme le blé ou le riz de Camargue bio.

9. Les fruits et légumes

Certains cultures fruits (myrtille, banane, mange, pêche) sont de mauvaises élèves dans le domaine de l’écologie. En effet, elles sont très gourmandes en eau et aspergées d’énormes quantités d’engrais et de pesticides. Les fraises ne sont pas épargnées, elles subissent le combo eau, pesticides et produits phytosanitaires. Côté légumes, la tomate, la salade et le chou ont également besoin de beaucoup d’eau.

Ma contribution: Puisqu’on doit manger au moins 5 fruits et/ou légumes par jour pour sa santé, les végétaux peuvent avoir une incidence non négligeable sur notre empreinte carbone. Trois principes simples sont à respecter pour réduire l’impact environnemental de son alimentation: consommez bio, local et de saison. Le cahier des charges bio bannit le recours aux pesticides, aux engrais et préserve les sols. En consommant local et de saison, on privilégie des légumes et fruits qui ont poussé dans un environnement favorable et adapté à leur croissance.

10. L’eau minérale

Appréciant sa pureté originelle, les Français consomment près de 145L d’eau minérale par an et par personne et la France est le premier pays exportateur d’eau minérale au monde. L’eau minérale en soi n’est pas anti-écolo, c’est surtout son contenant. Imaginez donc le nombre de bouteilles plastique (issu de la pétrochimie) à ce rythme là !  Selon les experts, 80% des bouteilles en plastique vendues dans le monde ne serait pas recyclées. En plus de la consommation de millions de barils de pétrole, d'innombrables déchets plastiques finissent dans la nature ainsi que les océans contribuant à la pollution de micro-plastique.

Ma contribution: L’eau du robinet tout simplement ! Si vous n’osez pas boire l’eau du robinet ou si son goût vous gêne, il existe des carafes filtrantes efficaces contre les  microbes et pour rendre le goût de l’eau neutre. Plus écolo et économique que l’eau en bouteille, cette dernière a cependant ses limites car elle nous prive de certains minéraux essentiels et reste bien moins écologique et économique que l’eau du robinet !

Retrouvez l'article original sur e-RSE.net : Les 10 aliments les plus nocifs pour l'environnement.