Néonicotinoïdes : les pesticides triplent la mortalité des abeilles

une abeille qui butine une fleur
Néonicotinoïdes : les pesticides triplent la mortalité des abeilles
Par Elodie Sillaro publié le
Journaliste
7854 lectures

Jusqu’à ce jour, aucune preuve solide ne liait les « pesticides tueurs d’abeilles » au déclin de ces insectes sauvages. Une récente étude britannique a enfin démontré le lien de cause à effet et  révèle que le taux de mortalité des abeilles sauvages a triplé à cause des néonicotinoïdes. Ces derniers pourraient entraîner leur disparition.

Le déclin des populations d’abeilles sauvages avait été en partie attribué aux puissants insecticides de la famille des néonicotinoïdes, ces tristement célèbres pesticides « tueurs d’abeilles ». Les études précédentes portaient sur des abeilles et des bourdons « d’élevage » et aucune preuve irréfutable ne liait ces insecticides au déclin de ces populations. Les fabricants agrochimiques préféraient imputer ce phénomène à d’autres facteurs : virus et champignons, monocultures impactant leurs habitats, invasion de frelons et réchauffement climatique. Une nouvelle étude britannique parue dans la revue Nature Communications constate que les néonicotinoïdes auraient multiplié par trois la mortalité des abeilles sauvages et pourraient causer leur disparition.

Des preuves solides

L’étude porte sur 18 ans et 62 espèces. Les chercheurs se sont appuyés sur des données relevées par des entomologistes de la société britannique Bees, Wasps and Ants Recording Society entre 1994 et 2011. Les relevés concernaient les abeilles sauvages repérées au moins 500 fois sur des parcelles d'1 km2 de champs de colza, principale culture traitée aux néonicotinoïdes. Soit 31 800 données collectées.

Une augmentation de 20% de la mortalité des abeilles

L’utilisation des néonicotinoïdes triplerait la mortalité des abeilles sauvages, c’est le constat sans appel des chercheurs. « Nous estimons que l'usage des néonicotinoïdes est responsable à lui seul d'une perte de plus de 20% pour cinq espèces d’abeilles depuis 2002 », affirment les scientifiques. Les pesticides seraient aussi responsables d’une augmentation de la mortalité de 15% chez 11 autres espèces et 10% pour 24 d’entre elles. En plus d’agir sur le système nerveux des abeilles, ces insecticides neurotoxiques seraient aussi responsables d’une altération du sperme.

Les abeilles en voie de disparition

Selon les experts, les espèces sauvages friandes de colza traité aux néonicotinoïdes disparaissent trois fois plus que les autres. Les autres abeilles ne sont pas épargnées et semblent contaminées par d’autres fleurs ayant poussé à côté des cultures contaminées. Les résultats suggèrent que les effets mortels des néonicotinoïdes pourraient engendrer la disparition de la biodiversité des abeilles. Les scientifiques indiquent que la restriction de l’utilisation des néonicotinoïdes peut réduire le déclin des populations. La loi pour la reconquête de la biodiversité votée le 20 juillet dernier prévoit d’interdire l’utilisation de ces pesticides tueurs d’abeilles sur l’ensemble des terres agricoles. Or, des dérogations sont possibles jusqu’en 2020.

Une augmentation de 20% de la mortalité des abeilles

L’utilisation des néonicotinoïdes triplerait la mortalité des abeilles sauvages, c’est le constat sans appel des chercheurs. « Nous estimons que l'usage des néonicotinoïdes est responsable à lui seul d'une perte de plus de 20% pour cinq espèces d’abeilles depuis 2002 », affirment les scientifiques. Les pesticides seraient aussi responsables d’une augmentation de la mortalité de 15% chez 11 autres espèces et 10% pour 24 d’entre elles. En plus d’agir sur le système nerveux des abeilles, ces insecticides neurotoxiques seraient aussi responsables d’une altération du sperme.