Les lobbies industriels financent les études de santé sur le sucre

une tête de mort en sucre
Les lobbies industriels financent les études de santé sur le sucre
Par Elodie Sillaro publié le
Journaliste
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Le gras est plus mauvais que le sucre, voilà un mythe bien ancré dans l’inconscient collectif. Aujourd’hui, reconnue comme néfaste pour la santé, des études ont été pourtant rassurantes auparavant. La faute aux lobbies du sucre qui ont financé gracieusement des études scientifiques pour innocenter le sucre.

On ne le cesse de le répéter, le sucre est une substance nocive pour notre santé cardiovasculaire et mentale. Pourtant, il perdure, dans les mentalités collectives, l’idée que le sucre serait moins nocif que le gras. Celle-ci circule depuis cinquante ans grâce à un acteur très influent: le lobby du sucre.

Des études scientifiques financées par les industriels

Et, c’est à un lobby puissant que s’attaque le chercheur Cristin Kearns et ses confrères de l’Université de Californie à San Francisco (États-Unis) lors d’une enquête publiée dans la revue spécialisée JAMA International Medecine. Pour comprendre pourquoi le sucre est, aujourd’hui encore et à tort, considéré comme moins mauvais pour la santé que les acides gras saturés, les chercheurs sont remontés dans les archives scientifiques des années 60.  Ils ont ainsi levé le voile sur les études scientifiques financées par le grand groupe industriel de la Fondation pour la recherche sur le sucre (SRF).

Pour clore le débat sur la responsabilité du sucre ou du gras dans les maladies cardiovasculaire, la Fondation pour la recherche sur le sucre s’est offert une étude de grande ampleur. En 1964, trois scientifiques de Harvard auraient reçu secrètement 6 500 dollars (soit environ 45 000€ aujourd’hui) pour changer leurs conclusions.

Une influence sur les décisions politiques de santé américaines

Pour clore le débat sur la responsabilité du sucre ou du gras dans les maladies cardiovasculaire, la Fondation pour la recherche sur le sucre s’est offert une étude de grande ampleur. En 1964, trois scientifiques de Harvard auraient reçu secrètement 6 500 dollars (soit environ 45 000€ aujourd’hui) pour changer leurs conclusions.

Pire, cette est utilisée comme document de base pour de nombreuses autres études. L’un des auteurs rejoint même le ministère de l’Agriculture et influence les “directives diététiques” des États-Unis. Imaginez les conséquences sur la prévention et la prise en charge de l’obésité et des maladies cardiovasculaire. Durant de nombreuses années, le sucre sera dédouané avant que d'autres études ne rétablissent la vérité.

“Cette étude a étouffé le débat sur le sucre et les maladies vasculaires, et dans le même temps, les régimes à faible teneur en matières grasses ont gagné l'adhésion des autorités sanitaires. Cela a poussé beaucoup de gens à manger moins gras, mais plus sucré. Selon certains experts, ce changement de régime a participé à l'épidémie d'obésité que l'on connaît actuellement ».

Paru l'année dernière dans le New York Times, un article révélait que Coca-Cola, le plus grand producteur mondial de boissons sucrées, avait injecté des millions de dollars dans le financement de l’étude qui recherchait la corrélation entre les boissons sucrées et l'obésité. En juin, l'agence de presse mondiale, Associated Press, rapporte que les fabricants de bonbons ont financé des études qui prétendent que les enfants qui consomment des bonbons ont tendance à être plus minces que ceux qui n’en mangeant pas.