À la rencontre d'Amma, prêtresse de l’amour et du câlin
Considérée comme une "mahatma" (grande âme), Mata Amritanandamayi, connue sous le nom d’Amma, s'est rendue à Paris pour donner le "darshan". Des milliers de personnes sont venus recevoir son étreinte.
Sa religion, c’est l’amour. Amma - qui signifie mère en hindi - est connue à travers le monde entier pour l’amour inconditionnel et la compassion dont elle fait preuve. Sa force d’étreinte fait l’objet de tournées mondiales qu’elle organise aux côtés de ses bénévoles. Fondatrice de l’ONG “Embracing The World”, Amma défend de nombreuses causes comme la condition des femmes dans le monde ou l’éducation des enfants. D'une renommée internationale, elle a reçu de nombreux prix et a déjà été élue pour prononcer des discours à l’ONU. Bio à la Une est allé à la rencontre de la prêtresse de l’amour lors de sa tournée en France du 26 au 28 octobre.
"Ma religion est l'amour"
350 000 personnes sont venus la voir durant ces trois jours. C'est deux fois plus que l'année précédente lors de sa venue à Pontoise (95). Certains sont déjà là depuis 7h du matin faisant la queue à l'entrée pour faire partis des premiers chanceux à obtenir un ticket qui permet de recevoir le "darshan" (contact direct avec le dévôt), l'étreinte d'Amma. Les prières en sanskrites résonnent dans les allées du centre d'exposition embaumées de savoureuses odeurs d'épices et d'huiles essentielles.
Dans sa tunique traditionnelle blanche, Amma monte sur l'estrade applaudie par des milliers de personnes venues la voir. La cérémonie débute par une méditation collective en hindi traduite par sa représentante française, Brahmacharini Dipamrita Chaitanya. L'atmophère est calme et les visages des visiteurs se dérident laissant place à un sourire serein.
Dans sa tunique traditionnelle blanche, Amma monte sur l'estrade applaudie par des milliers de personnes venues la voir. La cérémonie débute par une méditation collective en hindi traduite par sa représentante française, Brahmacharini Dipamrita Chaitanya. L'atmophère est calme et les visages des visiteurs se dérident laissant place à un sourire serein.
"Le ressenti est différent pour chaque personne. Il y a une connexion qui est faite et je pense que les bienfaits se poursuivront également dans le temps. Il y a des choses qui se passent pendant l’étreinte et il est difficile de mettre des mots sur ce ressenti. C’est comme une vague d’amour et de gratitude", explique Christine venue de Bordeaux pour voir Amma.
Une figure spirituel
Dès son plus jeune âge, Amma se différencie des autres enfants grâce à sa vision de la vie et son rapport avec les individus. Née en 1953 dans une communauté pauvre de pêcheurs dans le Sud de l’Inde, Amma passait le plus clair de son temps à méditer et chantait pour exprimer son amour pour Dieu. Consciente de la grande pauvreté des gens de son village, la petite fille qu'elle était commence par leur apporter de la nourriture puis du réconfort en les étreignant. Dans la culture indienne, il est mal vu de toucher un individu d’une autre caste et encore moins des hommes. Les parents de la jeune fille ne tolèrent pas son attitude et la répriment en la punissant sévèrement. Cette réaction négative ne freine pas l’ambition d’Amma qui proclame qu’elle a le “devoir de consoler ceux qui souffrent”.
L'amour est notre véritable essence. L'amour ne connaît pas de frontières de caste, de religion, de race ou de nationalité. Nous sommes tous des perles enfilées sur le même fil de l'amour. "
Amma devient une figure spirituelle et humanitaire mais surtout une femme révolutionnaire car l'acte d'étreindre les foules est un geste qui affranchit le système des castes et des règles de pureté installés dans la culture indienne. Dès lors, la jeune femme aimante travaille la défense des droits des femmes et des membres de castes dites “inférieures”. Par la suite, elle crée l’ONG “Embracing The World” grâce aux dons récoltés. Cette organisation non gouvernementale a pour but d’aider les plus démunis, indépendamment de leur origine sociales, culturelle et religieuse. Elle aide à combler leurs cinq besoins fondamentaux : nourriture, logement, éducation, santé et travail.
Une compassion en plusieurs actions
Également engagée pour la cause environnementale, la prêtresse de l’amour agit en faveur de l’agriculture ancestrale. Ainsi, Amma invite chacun à se développer personnellement en se mettant au jardinage. C'est par ce contact avec la terre, même si ce n'est que le soin d'un plant dans sa cuisine, qu'on peut se reconnecter à la Terre. En Inde, l’utilisation de biotechnologie de pointe a permis l'apprentissage de métiers agricoles à travers des mises en situation. Amma est propriétaire de plusieurs structures telles que des hôpitaux, orphelinats et universités dont deux ont reçu les prix nationaux des meilleures universités privées d'’Inde.
“Si tu éprouves vraiment de l’amour dans ce que tu fais, tu ne ressens pas la fatigue.”
Sa renommée spirituelle lui a permis de prononcer des discours dans plusieurs conférences officielles comme à l’ONU en 1995 et 2000. Ses engagements humanitaires et ses efforts en faveur du dialogue interreligieux sont honorés en 2002 par le prix Gandhi / King de la paix à Genève et en 2006 par le quatrième prix interreligieux James Morton, à New York.