Plus de 200 aliments contiendraient des nanoparticules toxiques
À notre insu, nous ingérons quotidiennement des nanoparticules dont les risques sont mal connus et pour lesquelles les scientifiques appellent aux principes de précaution. L’association Agir pour l’Environnement vient de dresser une liste de 209 aliments qui contiendraient ces substances dangereuses.
Utilisées dans tous les domaines depuis les années 90, les nanoparticules, appelées aussi particules ultra-fines (PUF), sont omniprésentes dans notre quotidien. Elles sont employées pour la fabrication de matériaux, dans l’électronique, l’informatique, le textile et dans la cosmétique. Mais, les pesticides, emballages alimentaires, conservateurs et autres additifs sont également une porte d’entrée. Du fait de leur extrême petitesse, ces substances sont particulièrement réactives. L’association Agir pour l’Environnement a dressé une liste de produits présents dans nos supermarchés susceptibles de contenir des nanoparticules.
Les enfants sont les plus exposés
Bonbons, chewing-gums, soupes, mélanges d’épices, biscuits, glaces…Les enfants sont les premiers exposés : plus de la moitié des produits leur sont destinés. C’est principalement via les additifs alimentaires que les nanoparticules se retrouvent dans nos assiettes en particulier le colorant E171 (dioxyde de titane) et l’anti-agglomérant E551 (dioxyde de silice). Le dioxyde de titane est très employé dans la conception des sucreries. À ce titre, les enfants en consomment bien plus que les adultes.
Avec le laboratoire national de métrologie et d’essais (LNE), Agir pour l’Environnement a identifié quatre produits alimentaires contenant des nanoparticules : les gâteaux LU Napolitains “Signature Chocolat”, les chewing-gums Malabar “Tutti Frutti”et les Chewing-gums New’R goût menthe fraîche. Du reste, l’association suspecte la présence de ces nanoparticules dans de nombreux autres produits tels que les M&M’s “Crispy”, le Chocolat Milka “in colors” ou les Dosettes de café Senseo, Tassimo et Maxwell House. De nombreux assaisonnements (Bouton d’Or), mélanges d’épices (Ducros), chewing-gums (Freedent, Hollywood, Airwaves), de bûches glacées (Carte d’Or, marque U) et autres sucreries (M&M’s, Skittles, Lutti, Milka).
>> La liste est consultable ici.
Lever l’omerta
En juin 2016, l’association a lancé une campagne pour lever l’omerta sur la présence de nanoparticules dans les produits alimentaires. Intitulée “Stop aux nanos”, elle a pour but de lever l’omerta sur la question des nanoparticules dans l’alimentation et d’identifier les différents produits de consommation courante qui en contiendraient. Pourtant requis par la réglementation européenne, ces molécules ne sont que très rarement mentionnée sur l’étiquette nutritionnelle.
Agir pour l’Environnement interpelle les marques ainsi que les pouvoirs publics. Lorsque des nanoparticules sont susceptibles d’être présentes dans un produits, l’association contact le fabricant pour le questionner sur la présence ou non de nanoparticules dans les additifs.
“Très peu de réponses ont été reçues. Et ceux qui répondent affirment en général ne pas utiliser d’additifs contenant des nanoparticules, mais sans pour autant apporter des preuves tangibles. “
Publié dans Scientific Reports, une étude américaine, datant de janvier 2017, démontrait que l’ingestion de ces nanoparticules chez les rats provoque des troubles immunitaires et des lésions précancéreuses. Ce pourquoi l’association espère pouvoir faire pression sur les pouvoirs publics pour qu’ils prennent “des mesures fortes et courageuses pour protéger la santé des consommateurs et l'environnement”.