Natracare, une marque bio créée par la volonté d’agir d’une militante écologiste
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Natracare est une marque de produits d’hygiène féminine qui est fière d’avoir lancé en 1989 les premiers tampons et serviettes à partir de matériaux biologiques, naturels, entièrement dépourvus de chlore. Nous avons pu nous entretenir avec sa fondatrice, Susie Hewson qui parle de son engagement comme une nécessité pour la planète.
Bio à la Une : Pourquoi et comment vous est venue cette idée de créer Natracare ?
Susie Hewson : Pendant de longues années, j’ai été active dans la défense de l’environnement. J’ai passé presque 40 ans au sein de l’association Les Amis de la Terre et entre 20 et 30 ans chez Greenpeace. En 1988, je participais à un programme de sensibilisation sur les conséquences du forage pétrolier. Le pétrole induit le plastique, un plastique présent dans presque tous les objets du quotidien. Quand j’ai compris l’impact que ça avait sur les animaux marins et la pollution de l’eau, j’étais très en colère.
“Il y a un problème global à résoudre dans lequel chacun à un rôle à jouer.”
Je me suis alors demandé ce que je pouvais faire face à cette triste situation. Il y a un problème global à résoudre dans lequel chacun à un rôle à jouer. Il m’est alors venu l’idée de créer des produits alternatifs d’hygiène intime. J’ai commencé à agir en questionnant les femmes sur leur usage de ces produits. L’information n’était pas dévoilée par les entreprises concernées sur la véritable identité des produits qu’elles commercialisent. J’avais envie de crier à toutes les femmes d’arrêter de les utiliser, d’arrêter de participer à cette pollution, de se contaminer soi-même avec des produits toxiques. C’est de ce raisonnement et cette volonté d’agir que vient l’idée de Natracare.
Quels sont vos engagements au quotidien envers les consommateurs et l’environnement ?
Nous nous interrogeons beaucoup sur l’impact écologique d’un produit avant de le lancer sur le marché. C’est la partie la plus importante dans son développement. Notre but est de confectionner des produits complètement compostables et amis de la nature. De plus, tout ce que nous réalisons, nous tâchons de l’entreprendre avec des partenaires en phase avec nos convictions, qui entrent dans nos politiques environnementales.
Afin de garantir cette qualité optimale, nous faisons constamment des analyses de risque sur toute la chaîne de production et nos investissements retours vont toujours dans des projets environnementaux. Cette démarche reste complexe à mettre en place, encore aujourd’hui, mais c’est un choix que nous continuons à défendre.
Concernant la qualité des produits d'hygiène féminine, que pensez-vous des tampons conventionnels ? Je suis sûr que vous avez entendu parlé de la pétition pour que Tampax affiche la composition de ses tampons.
Il n’y a aucune raison valable pour que Tampax ne dévoile pas la liste d’ingrédients de ses tampons sur les emballages. Certes, la loi ne l’y oblige pas, mais cette protection est suspecte. Officiellement, les tampons sont des produits médicaux et la marque ne souhaite pas dévoiler les ingrédients de peur qu’on la copie. D’où les campagnes que nous connaissons et les pétitions qui essaient de faire apparaître cette liste. La loi devrait changer, car il n’y a aucune raison de ne pas les dévoiler, surtout car les consommatrices le demandent.
La pétition a fait du bruit jusque dans les réunions des actionnaires, ce qui a permis une déclaration partielle des ingrédients. Partielle seulement. Tampax a alors avoué qu’il y avait des substances non naturelles dans ses tampons. Des substances qui ressemblent à s’y méprendre à du coton, même au microscope, mais qui n’en est pas en réalité.
“Tampax a avoué qu’il y avait des substances non naturelles dans ses tampons. Des substances qui ressemblent à du coton, mais qui n’en est pas en réalité.”
Au final, le doute demeure, mais il faut retenir que ces campagnes sont importantes car elles permettent de réellement faire avancer les choses bien que nous n’aurons pas la liste des ingrédients sur l’emballage demain. Cette mobilisation démontre également la forte volonté des consommateurs de mieux connaître les produits qu’ils utilisent au quotidien et c’est pour cela que Natracare affiche la liste complète des ingrédients sur ses produits.
Que pensez-vous de la coupe menstruelle ?
Étant moi-même végétarienne, je ne peux pas l’utiliser parce qu’elle est constituée de silicone et que ce silicone est testé sur des animaux afin d’être validé. De plus, le silicone est un minéral. Il est prélevé dans la terre et son extraction épuise les sols. Ce n’est donc pas une ressource écologique pour fabriquer un produit et je ne parle pas du fait que la plupart des coupes sont fabriquées en Chine. Il n’y a pas d’impact sur l’économie locale et on peut difficilement mesurer les conditions de fabrication.
Dans tous les cas, ce choix reste personnel. J’accorde de l’importance aux tests sur les animaux, je reconnais que la majorité des gens ne le font pas et peuvent trouver cette solution intéressante. Après tout, vous faites des choix en fonction des informations que vous possédez ou que l’on vous a données. Je pense que les femmes qui utilisent la cup sont sensibilisées au choix qu’elles font, alors je trouve tout de même cette démarche intéressante.
Lorsqu’on existe depuis près de 30 ans dans l’univers du bio, on voit les choses évoluer. Quelles analyses faites-vous après plusieurs décennies de confection de soins bio et naturels ?
Lorsque j’ai commencé l’aventure Natracare, c’est-à-dire avant l’arrivée d’internet, l’agriculture biologique existait mais était considérée comme alternative. Les gens qui consomment ou vendent des produits bio étaient des marginaux. L’arrivée d’internet a complètement changé les choses. Adopter un “style de vie bio” est devenu une force plutôt qu’une étrangeté. Le grand public s’est rendu compte que seul le bio a du sens.
“Ce qui est formidable aujourd’hui, c’est que la nouvelle génération n’a pas besoin d’explication pour comprendre les bienfaits du bio, comprendre la nécessité de préserver l’environnement, dire non aux OGM, faire du commerce de manière éthique.”
Avant les années 40, toute l’agriculture était biologique. On connaît ensuite le chemin qu’ont parcouru les pesticides. Ce qui est formidable aujourd’hui, c’est que la nouvelle génération n’a pas besoin d’explication pour comprendre les bienfaits du bio, comprendre la nécessité de préserver l’environnement, dire non aux OGM, faire du commerce de manière éthique. Les gens deviennent très attentifs à la nourriture qu’ils mangent, aux produits qu’ils achètent. Une nouvelle ère s’ouvre, dans laquelle l’information circule sur les réseaux sociaux et où chacun tente de savoir ce qui est le mieux pour lui-même et pour la planète. Ça pousse parfois certaines personnes à faire des efforts remarquables, à prendre des initiatives, à se poser les bonnes questions. En soi, c’est une révolution de pensée issue d’une action collective, une révolution qui a du sens et qui fait sens.
Les gens sont davantage concernés, car ils savent. Sans l’information, il est difficile de changer les choses. Cette façon de penser est logiquement appliquée à nos produits. Sur notre chaîne de fabrication, ils sont contrôlés par des organismes de qualité indépendants. Il est toujours appréciable de constater leur étonnement face à la transparence de nos filières, face à la qualité de nos produits. Nous nous efforçons d’entretenir ce haut niveau d’exigence qu’attente les nouveaux consommateurs.
En tant qu’entreprise bio, comment voyez-vous l’innovation ?
Nous innovons lorsque nous ciblons un problème. Par exemple, la biodégradabilité de nos produits est au coeur de nos recherches et préoccupations. Lorsqu’on voit les malheurs que les lingettes et tampons standards font à l’environnement, on fait tout pour concevoir des produits sans impact sur la planète. Une importante quantité de ces produits d’hygiène est directement jetée dans les toilettes, or l’assainissement des eaux usées coûte énormément d’argent et il est payé avec nos impôts.
“Nos efforts ont pour but de fabriquer uniquement des produits biodégradables.”
Nos efforts ont pour but de fabriquer uniquement des produits biodégradables. Actuellement, les standards de qualité sont très faibles à ce niveau-là. Malgré cela, nous avons réalisé un développement biologique spécifique en travaillant avec des usines de traitement de déchets pour valider nos résultats et avoir une empreinte neutre dont nous sommes fiers. Nous sommes la seule alternative écologique pour les protections intimes, tout le reste est plastique.
Quel message souhaitez-vous transmettre aux lecteurs de Bio à la Une ?
Mon message est simple et destiné à tous. Gardez à l’esprit que consommer un produit engendre forcément un impact. En soi, la consommation n’est pas offensante car on vit dans un monde d’échange. Lorsqu’on réfléchit à la signification première du terme, consommer signifie utiliser quelque chose qui se transforme en autre chose. Simplement, cette autre chose ne doit être mauvaise pour la planète. Nous souhaitons vraiment que les produits Natracare puissent être déposés sans hésitation dans le bac à compost domestique, ainsi vous réduisez votre empreinte carbone. Composter et pour moi un geste essentiel.