Cosmétiques : Plus de 140 produits contiennent des conservateurs interdits et dangereux
Crèmes anti-rides, shampoings nourrissants, huiles adoucissantes… ce sont autant d’alliés beauté que l’on utilise au quotidien et dont on ne peut plus se passer. Mais si beauté ne rimait pas toujours avec santé ? Suite à son investigation, la DGCCRF dénonce la présence de substances nocives dans 140 produits cosmétiques !
Chaque année, la DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes) mène des enquêtes ciblées dans le cadre de son plan de contrôle dans le secteur des cosmétiques. A l'issue de plusieurs mois de recherche, l’organisme a communiqué, jeudi 26 octobre 2017, les résultats de son enquête accablante. Le bilan est sans appel : 2 substances formellement interdites en France ont été retrouvées dans 140 produits sur le marché cosmétique français.
L’UFC-Que Choisir, initiateur de l’enquête
L’UFC-Que Choisir est une association de consommateurs indépendante qui teste régulièrement des produits. Elle a enquêté sur les substances indésirables dans les cosmétiques en juin 2017 et a signalé la présence dangereuse de deux substances prohibées, la méthylisothiazolinone et l’isobutylparaben dans 23 cosmétiques notamment dans la composition des baumes à lèvres.
C’est à la suite de cette initiative que la répression des fraudes a organisé un plan d’action ciblé chez les fabricants et dans la grande distribution pour contrôler la présence de méthylisothiazolinone et d’isobutylparaben dans les produits de beauté.
Suite à notre enquête sur les substances indésirables dans les #cosmétiques + de 140 produits épinglés par @dgccrf https://t.co/VKzJOGTM3A pic.twitter.com/vIi1fmqU4y
— UFC-Que Choisir (@UFCquechoisir) 27 octobre 2017
Garantir la beauté au prix de la santé ?
De la famille des parabènes, l’isobutylparaben, conservateur très toxique et perturbateur endocrinien, était présent dans pratiquement tous les produits cosmétiques non bio jusqu’à son interdiction le 30 juillet 2015. Les laboratoires de cosmétiques ont donc remplacé les parabènes par un substitut provoquant en réalité allergies et eczéma de contact, la méthylisothiazolinone.
Interdite depuis le 12 février 2017 dans les lingettes et les produits non rincés, la méthylisothiazolinone est un conservateur puissant et une substance nocive. Une étiquette "sans parabène" ne garantit donc pas un produit sans danger. La répression des fraudes a alors décidé de retirer définitivement des rayons plus de 140 références de produits cosmétiques contenant ces substances prohibées.
Ces produits de beauté sont à bannir d’urgence de nos salles de bain mais la DGCCRF refuse de communiquer les noms des marques ni les références des produits contenant ces substances prohibées.
Peut-on se fier aux apparences ?
Comment ces conservateurs interdits peuvent être encore commercialisés ? La Répression des fraudes a précisé que les 140 produits cosmétiques ont fait l’objet d’une prescription de retrait immédiat et a mené des investigations complémentaires pour connaître les raisons pour lesquelles ces produits étaient encore sur le marché. 3 raisons expliqueraient cette affaire :
- Les enquêteurs ont constaté une négligence de conditionnement : un lot de produits rattachés à d’anciennes étiquettes mentionnant la présence de méthylisothiazolinone et d’isobutylparaben sans pour autant en contenir.
- En revanche, d’autres produits contenaient véritablement des conservateurs prohibés. La DGCCRF confie que certains commerçants de “type bazar” étaient mal renseignés au sujet des consignes de la réglementation en vigueur.
- Par ailleurs, certains distributeurs et fabricants ont volontairement cherché à écouler leurs stocks. Des procès-verbaux d’infraction seront transmis à la justice accusant deux fabricants d’avoir poursuivi la commercialisation des substances interdites.
L’organisme promet de prendre les mesures nécessaires pour garantir une prudence accrue.
"Au vu des résultats obtenus, et du nombre particulièrement important de références contenant des substances interdites retrouvées dans les rayonnages, la DGCCRF maintient une vigilance renforcée sur ces sujets. Elle fera le point plus globalement, au début de l’année prochaine, sur les résultats d’ensemble de son plan de contrôles annuel du secteur des cosmétiques qui vise à vérifier, d’une part, que les produits préservent la sécurité des consommateurs et, d’autre part, que l’information qui leur est délivrée est loyale" déclare la DGCCRF dans son communiqué de presse du jeudi 26 octobre 2017.
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