Pourquoi Terra Nova veut nous faire avancer vers une alimentation moins carnée ?
Une consommation de viande divisée par deux. C’est le schéma alimentaire que Terra Nova souhaiterait voir se réaliser d’ici vingt ans. La fondation dévoile donc le 23 novembre un rapport dans lequel apparaissent onze propositions, pour que nous adoptions un lien différent avec la viande.
Élevage intensif, gaz à effet de serre, bien-être animal, la viande est aujourd’hui un sujet central dans notre transition environnementale et alimentaire. La consommation mondiale de viande ne fait qu’augmenter et les dérives sanitaires qui y sont liées se font de plus en plus fréquentes. Pour avancer vers un rapport plus juste et plus sain avec la viande, Terra Nova dévoile donc le 23 novembre un nouveau rapport “La viande au menu de la transition alimentaire”.
Pour arriver à un mode de gestion et d’alimentation plus responsable
Au cours du XXe siècle, le monde a pu observer une croissance considérable de l’élevage intensif, notamment dans les pays en développement. Cette production va aussi de paire avec l’augmentation fulgurante de la consommation de viande que l’on observe en Asie, en Amérique du Sud et en Afrique. La production animale de ces pays vient s’additionner aux grandes productions des pays occidentaux, un coup dur pour l’environnement. Pour cause, Terra Nova relève des émissions de méthane qui sont en constante augmentation depuis ces dix dernières années. Mais vient aussi s’ajouter la question des conditions d’élevage. Le traitement des animaux en abattoirs est pointé du doigt, à cause du non respect des règles sanitaires ou d’éthique.
“En somme, de produit réputé vertueux et fortifiant, synonyme de santé et de prospérité, la chair animale a été progressivement dégradée en produit plus ou moins suspect.”
Le rapport suggère donc d’intégrer une consommation de viande moins quantitative et plus qualitative. Pour cela, notre alimentation se doit d'être réajustée par rapport aux exigences “sanitaires et éthiques, nos impératifs environnementaux et nos intérêts économiques” comme relevé dans le rapport. C’est pour cette raison que les cantines scolaires sont visées par Terra Nova, afin de démocratiser l’alimentation végétarienne. Le rapport en fait d’ailleurs la première de ses onze propositions pour cette transition alimentaire :
“En somme, de produit réputé vertueux et fortifiant, synonyme de santé et de prospérité, la chair animale a été progressivement dégradée en produit plus ou moins suspect.”
Pour mettre les protéines végétales au cœur de notre alimentation
Comme le relève le rapport de Terra Nova, la viande s’est au fil des années imposée dans notre culture comme l’aliment principal de nos plats. Désormais, il est difficile pour un bon nombre d’envisager des repas sans viande. Voilà de quoi faire renaître dans les consciences que l’espèce humaine serait de nature carnivore. Dans cette dernière étude, Terra Nova tient donc à faire oublier ce type de précepte pour remettre les végétaux au cœur de notre ADN culinaire. Le but n’est donc pas de retirer la viande de notre alimentation, mais d’en faire une part moins essentielle.
“Il nous semble plus précisément que, dans les deux ou trois décennies qui viennent, nos objectifs sanitaires et environnementaux commandent que l'on divise par deux notre consommation de chair animale et que l'on inverse la part des protéines végétales et des protéines animales dans l'ensemble de nos apports en protéines.”
Pour arriver à cela le think tank compte appeler les organismes publics de recommandation alimentaire à promouvoir les protéines végétales. De plus, les végétaux devront jouir d’une meilleure valorisation par les signes officiels de la qualité et de l’origine (SIQO).