Balades en forêt comestible avec Christophe de Hody
Naturopathe et herbaliste de terrain, Christophe de Hody transmet sa passion des plantes sauvages comestibles et médicinales lors de balades en région parisienne et sur son site lechemindelanature.com.
Bio à la Une : Comment vous est venu la passion des plantes comestibles ?
Chrsitophe de Hody : Petit, je passais mes vacances dans une ferme familiale en vallée de Chevreuse (Yvelines). J'ai appris très tôt à glaner des fruits et des plantes sauvages (l'églantier, le trèfle, le pissenlit, le plantain), dont je faisais mes « potions magiques ». J'ai suivi ensuite des écoles spécialisées dans la naturopathie et l'herboristerie. Aujourd'hui, mon activité me permet d'associer mes deux passions: cueillette et cuisine.
Combien compte-t-on de plantes comestibles en France ?
On estime à plus de 1000 le nombre de plantes sauvages propres à la consommation humaine. Si on compare avec la petite trentaine de légumes cultivés en maraîchage, leur diversité saute aux yeux ! De plus, ces plantes sont plus riches en nutriments, plus concentrés en principes actifs qu'une variété qui pousserait en pot ou au jardin.
« Les plantes sauvages nous aident à trouver notre place dans la nature »
Cueillir des plantes sauvages à Paris, c'est donc possible?
Tout à fait. Il faut éviter les bords de route, mais la capitale compte des parcs d’envergure, et même des bois (Vincennes et Boulogne) dans lesquels on peut randonner des heures sans croiser le bitume. Les milieux y sont très différents (prairies, forêts). On y trouve un parc floral et un arboretum. Enfin, il suffit de 40 minutes de transports en commun pour se retrouver au milieu d'un nature généreuse et diversifiée.
Peut-on se nourrir et se soigner uniquement avec ce que la nature nous offre ?
A condition de se former, oui (1% des plantes peuvent être dangereuses). Cela a plusieurs avantages: les plantes apportent des saveurs atypiques en cuisine, de quoi surprendre nos amis. Et puis tout est gratuit ! Enfin, il y a le plaisir, incomparable, de se balader, et de recréer ainsi un contact privilégié avec la nature, la mère nourricière. Nos ancêtres l'avaient bien compris en plantant des châtaigniers. En cas de mauvaises récoltes, ils échappaient ainsi à la famine.
Quelles sont les plantes « stars » utilisables en cuisine ?
L'ortie figure en bonne place (salades), comme la bardane. L'églantier (rosier sauvage) donne un fruit très fin et riche en vitamine C: le cynorrhodon. Parmi les classiques : le tilleul (feuilles et graines se mangent), et l'incontournable châtaigne.
On peut aussi remplir la trousse à pharmacie ?
Oui ! Le pissenlit permet une bonne digestion car il stimule le foie. Le plantain est un bon cicatrisant, un anti-allergique et anti-inflammatoire, notamment pour les bronchites. L'ortie a des propriétés diurétiques et détoxifiantes. Le trèfle calme la toux.