Cantines scolaires : bientôt 50 % de produits bio et locaux servis aux enfants

50 % de produits bio et locaux dans les cantines
50 % de produits bio et locaux dans les cantines
Par Cécilia Ouibrahim publié le
Journaliste
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Les députés ont voté un amendement, le 19 avril dernier, obligeant la restauration collective publique à intégrer au moins 50 % de produits issus de l’agriculture biologique et tenant compte de la préservation de l’environnement.

Le projet de loi agriculture et alimentation, examiné depuis le 17 avril par la commission des Affaires économiques de l’Assemblée s’inscrit aux côtés des amendements de l’ancienne ministre de l’Ecologie Delphine Batho pour intégrer cette réforme dans le texte de loi.
Ces nouveaux engagements concernent les restaurations scolaires et universitaires, les organismes sociaux, médico-sociaux et de santé. Ils seront mis en place au plus tard en 2022.

Au moins 20 % de produits bio dans les cantines

L’amendement prévoit au moins 50 % de produits tenant compte de la préservation de l’environnement (issus de circuits courts, bénéficiant de l’écolabel pêche et d’aliments issus de l’agriculture biologique) dans les cantines. Au total, la part fixée pour l’alimentation bio est d’au moins 20 % des produits utilisés. Une promesse tenue par le président de la République Emmanuel Macron selon Delphine Batho, députée des Deux-Sèvres.

"Le président de la République avait pris l’engagement devant les citoyens durant sa campagne électorale de 50 % de produits bio, écologiques, ou issus de circuits courts dans les cantines scolaires et les restaurants d’entreprise"

Développer le commerce équitable et diversifier les protéines

“Un objectif ambitieux et accessible” se félicite Matthieu Orphelin sur Twitter. Un amendement qu’il portait avec la député Laurence Maillart-Méhaignerie (LREM) a également été approuvé par la Commission des Affaires économiques de l’Assemblée. Le projet de loi impose aux établissements de restauration collective publique servant en moyenne plus de 100 couverts par jour de présenter un plan de diversification de protéines qui intègre notamment des alternatives à base de protéines végétales.
La nouvelle réglementation prévoit également de faire participer les personnes publiques concernées au développement de l’acquisition de produits issus du commerce équitable.

"Le président de la République avait pris l’engagement devant les citoyens durant sa campagne électorale de 50 % de produits bio, écologiques, ou issus de circuits courts dans les cantines scolaires et les restaurants d’entreprise"

— Matthieu ORPHELIN (@M_Orphelin) 19 avril 2018

La mention “fait maison” étendue aux restaurants collectifs

Les nouvelles normes votées par les députés ont également étendu aux restaurants collectifs volontaires la mention “fait maison”. Un dispositif qui permet de déterminer les plats élaborés sur place à partir de produits bruts et crus. Cette mention est obligatoire depuis juillet 2014 pour les établissements de restauration rapide, commerciale et traditionnelle.
 

Un amendement pour supprimer le plastique dans les cantines rejeté

Le projet de loi agriculture et alimentation s’accompagne d’un amendement du rapporteur Jean-Baptiste Moreau. Une mesure qui visait à autoriser les collectivités territoriales à bannir les contenants alimentaires de cuisson et de service en plastique dans les établissements de restauration collective. A titre expérimental, les résultats de cette réforme auraient permis d’évaluer l’impact de ces contenants sur la santé. Malgré une mobilisation citoyenne et le combat de centaines de parents d’élèves pour que les cantines cessent d’utiliser du plastique, l’amendement a finalement été rejeté par la Commission des Affaires économiques. Les opposants auraient mis l’accent sur le coût supplémentaire engendré pour l’Etat et la santé du personnel des cantines. L’utilisation de matériaux tel que l’inox à la place du plastique serait plus contraignante. La nocivité du plastique alimentaire a également été remise en cause, arborant le manque d’études sur l’impact de cette matière sur le long terme. Une chose est sûre, la Commission ne semble pas très “flexible” à une réforme anti-plastique.