Gap, Zara, H&M… des géants du textile disent stop au mohair
L’action de Peta aura porté ses fruits. Après la diffusion d’une vidéo de l’association qui défend les droits et le bien-être des animaux, montrant des chèvres Angora maltraitées, élevées pour leur laine tant prisée, plusieurs grandes marques du textile ont annoncé, ce mercredi 2 mai, renoncer à se fournir en laine mohair.
L’année 2018 semble marquer un tournant dans la mode au sujet du bien-être animal. Alors que plusieurs grandes maisons telles que Gucci, Furla ou Versace ont récemment banni la fourrure de leurs collections, des géants internationaux du textile ont annoncé, mercredi dernier, avoir renoncé à se fournir en laine mohair. Une décision forte prise suite à la diffusion par Peta d'une vidéo, tournée selon l'ONG en Afrique du Sud, montrant des chèvres maltraitées. L’association indique que ces images ont été "filmées par un témoin", notamment en janvier et février 2018 dans 12 élevages différents. Il faut savoir que plus de la moitié du mohair vendu dans le monde provient d’Afrique du Sud.
Dès 2020, fini le mohair
Si Peta a demandé l'ouverture d'une enquête aux autorités du pays, cette vidéo a eu l’effet d’un électrochoc pour les grands de l’habillement. Plusieurs marques ont annoncé ne plus vouloir utiliser cette laine, appréciée pour sa douceur, servant à faire des pulls, écharpes et autres couvertures. Des chèvres Angora traînées par les cornes et les pattes ou encore soulevées par la queue et jetées au sol par les tondeurs… les actes de maltraitance enregistrés ont "incité de nombreuses entreprises de mode internationales, dont le groupe H&M, Gap Inc., Inditex et Arcadia, à mettre en place une interdiction sur la vente du mohair", a indiqué Peta dans un communiqué. Les porte-paroles de ces différents groupes ont affirmé à l’AFP que le mohair serait complètement banni d’ici 2020. Une question tout de même, pourquoi pas plus tôt ?
Le suédois H&M a précisé qu’il n'utilisait qu'une proportion infime de mohair dans ses collections (0,044 % des fibres utilisées). L'enseigne a annoncé qu'elle poursuivait sa quête pour trouver des "fibres alternatives".
Son rival espagnol Inditex (Zara, Pull&Bear, Massimo Dutti, Bershka, Stradivarius, Oysho, Zara home, Uterqüe) en utilise sur "un petit nombre de produits". De son côté, l’autre groupe espagnol Inditex "déplore les pratiques cruelles dans les fermes de mohair sud-africaines mises au jour par Peta". Pour autant, ce dernier indique n'avoir "en l'espèce pas de preuves de l'existence de faits semblables à ceux dénoncés par Peta dans les élevages auprès desquels s'approvisionnent (ses) fournisseurs".
Les marques anglo-saxonnes ne sont pas non plus restées indifférentes devant ces images choc. La griffe américaine Gap a souligné "prendre la question du bien-être animal très au sérieux".
L'interdiction du mohair concerne ses marques Athleta, Banana Republic, Gap et Old Navy, a-t-il souligné. Enfin, le groupe britannique Arcadia, qui détient les marques Tophsop, Topman, Burton Menswear, Dorothy Perkins, Evans, Miss Selfridge, Outfit Kids et Wallis, a aussi choisi d’en finir avec le mohair.
Source :
AFP