Tricothérapie : le tricot, une activité 100 % bien-être

femme qui tricote
Les vertus du tricot et de la tricothérapie : quand tricoter fait du bien
Par Dorothée Blancheton publié le
Journaliste indépendante
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Le tricot séduit de plus en plus. A la portée de tous, ce loisir créatif permet de s’occuper tout en ayant le plaisir de se confectionner soi-même un vêtement. Mais ses avantages ne s’arrêtent pas là. Il présente, en effet, également des bénéfices pour la santé. Certains parlent même de tricothérapie… Explications.

La tricothérapie, vous connaissez ? C’est l’art de se faire du bien en tricotant. Une habitude chère à nos grands-mères et qui connaît un regain d’intérêt depuis quelques années. "Le tricot a été boudé par nos mères. Avec mai 68 et l’émancipation de la femme, on s’est éloigné de ce loisir qui renvoyait à l’image d’une femme au foyer.  Cela a sauté une ou deux générations mais ça revient en force", constate Pierre Bastoul, cofondateur de la marque Peace and Wool et co-auteur avec Emmanuelle Bastoul de Tricothérapie, le tricot est le nouveau yoga (Ed. Flammarion).
Il faut dire que depuis quelques années, la tendance est au do it yourself ou au fait maison, une mouvance dans laquelle s’inscrit le tricot.
Par ailleurs, cette activité présente l’avantage d’être peu coûteuse : il suffit de deux aiguilles et d’une pelote de laine pour s’y adonner. On peut la pratiquer un peu partout, seul ou en groupe. Tous les moyens sont bons pour apprendre : conseils auprès d’une mamie, d’une copine, dans des livres, tutos sur Internet… Les ateliers et afterworks axés autour de ce loisir créatif fleurissent d’ailleurs dans l’hexagone et permettent de créer des liens le temps d’une initiation, d’une remise à niveau ou d’un cours de perfectionnement.

Une satisfaction personnelle

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le tricot est accessible. Une fois que vous savez comment monter des mailles, faire des points envers et endroits, vous pouvez vous attaquer à des modèles. Très rapidement, vous atteindrez des résultats et même les débutants peuvent avoir le plaisir de réaliser un bonnet ou une écharpe qu’ils pourront porter ou offrir.

"A l’heure où notre société est tournée vers le virtuel et l’abstrait, il y a une fierté à réaliser quelque chose de concret par soi-même, avec ses doigts. Au travail, on n’a plus l’habitude de mener un projet de A à Z. Ici, on part d’un fil pour en faire un vêtement. Même s’il y a de petits défauts, c’est très satisfaisant et valorisant", commente Pierre Bastoul.

Le tricot donnerait ainsi confiance en soi, en ses capacités et améliorerait, de fait, l’estime de soi.

Eliminer le stress

Pour réussir à former de jolies mailles régulières et souples, il faut s’accorder une vraie pause, se décharger du stress de sa journée. Il faut détendre ses épaules pour parvenir à tenir ses aiguilles, sans trembler. Ce loisir impose donc de prendre son temps, d’être attentif, de tricoter en pleine conscience, d’être dans l’instant présent. Tandis que les mains s’affairent, chacun se concentre, compte ses points. Ainsi, au calme, l’esprit divague moins et se déconnecte. Les doigts délaissent le clavier de l’ordinateur ou l’écran du smartphone au profit d’une laine douce et chaleureuse...
Si le tricot n’est pas une thérapie au sens médical du terme, il présente tout de même des bienfaits réels. Il est même recommandé par certains médecins. Le Dr Herbert Benson, professeur de médecine à l’université de Harvard, affirme que les travaux d’aiguilles réguliers peuvent induire un état de relaxation comparable à celui de la méditation et du yoga. Il ajoute que le tricot peut limiter l’hypertension et soulager les douleurs chroniques.

Améliorer l’humeur

En février 2013, une étude, menée par la physiothérapeute Betsan Corkhill et publiée dans The British Journal of Occupational Therapy, a révélé les résultats d’un sondage en ligne mené auprès de 3545 tricoteurs, principalement des femmes. Avant de tricoter, 34 % des participants ont dit qu’ils se sentaient heureux, 43 % "neutres" et 23 % "un peu" à "très tristes". Après une séance de tricot, 1 % déclare continuer de se sentir triste et 81,5 % se définissent alors "un peu" à "très heureux". Outre le fait d’influer sur leur humeur, le tricot a aussi des effets positifs sur leurs capacités cognitives : 47 % ont indiqué que cela les aidait à mieux surmonter leurs problèmes, 37 % à les oublier et 39 % à organiser leur pensée. 58% pensent que cela est bénéfique pour leur mémoire et 61 % que le tricot améliore leur concentration. Le Dr Barry Jacobs de l’université de Princeton reconnait également que les mouvements répétés augmentent la sécrétion de sérotonine, un neurotransmetteur impliqué dans la régulation de l’humeur, et aideraient ainsi à limiter la dépression.
Le tricot, par ses gestes répétitifs, permettrait ainsi de se sentir mieux.
Des vertus souvent insoupçonnées par les amateurs mais qui devraient leur donner une raison supplémentaire de poursuivre leur passion.