Les lève-tôt auraient moins de risque de souffrir de dépression
Selon une récente étude américaine, menée sur des infirmières et parue dans le Journal of Psychiatric Research, les habitudes de sommeil, en partie génétiques, peuvent avoir de véritables effets sur l'humeur.
Des chercheurs de l'University of Colorado Boulder et du Brigham and Women's Hospital de Boston ont mené une étude sur un type de population précis : les infirmières. Il s’agit de la recherche observationnelle la plus détaillée à ce jour sur le lien entre chronotype (la tendance de chacun à être plus efficace le matin ou le soir) et troubles de l'humeur.
Résultat : à partir de 40 ans, il semblerait que les femmes qui se réveillent naturellement tôt voient leur risque de dépression diminuer considérablement.
Un risque de dépression abaissé jusqu’à 27 % pour les couche-tôt
L'équipe scientifique a suivi pendant quatre années plus de 30 000 infirmières âgées en moyenne de 55 ans. Les chercheurs leur ont demandé de décrire leurs habitudes de sommeil en répondant à deux questionnaires à deux années d'intervalle. Au début de l’étude, aucune participante ne souffrait de dépression. Les facteurs de risque tels que le poids, l'activité physique, les maladies chroniques, la durée du sommeil ou les horaires de travail étaient aussi pris en compte. Près de 37 % se décrivaient comme des lève-tôt, 10 % comme des couche-tard et 53 % avaient des chronotypes intermédiaires. Les chercheurs ont constaté que les infirmières qui entraient dans la catégorie des couche-tard étaient moins susceptibles d'être mariées, avaient plus tendance à vivre seules, à fumer et à enregistrer des habitudes de sommeil irrégulières.
Après avoir pris en compte ces facteurs, les chercheurs ont trouvé que les infirmières qui se levaient tôt enregistraient un risque moindre de 12 à 27 % de dépression par rapport à celles de chronotypes intermédiaires. Les couche-tard enregistraient aussi un risque accru de dépression (6%) par rapport à celles de type intermédiaire.
Les chercheurs ont cependant noté que cette augmentation était trop modeste et pas assez significative statistiquement.
Influencer ses rythmes de sommeil
Céline Vetter, principale auteur de l'étude, nuance ses propos et tient à préciser que ces résultats ne signifient pas que les couche-tard seront forcément dépressives. "En effet, le chronotype est pertinent lorsqu'il s'agit de dépression mais il a un effet réduit", a expliqué la chercheuse.
Mais les couche-tard peuvent aussi changer de préférences, Céline Vetter ajoute : "Être du matin semble bénéfique, et vous pouvez influencer vos rythmes de sommeil". Elle conseille ainsi d'essayer de dormir suffisamment, de faire du sport, de passer du temps à l'extérieur, de réduire l'éclairage le soir et d'essayer de capter le plus de lumière possible en journée.
Il y a quelques semaines, une vaste étude britannique avait montré que le fait de perturber les rythmes biologiques du corps, avec des décalages horaires répétés ou en travaillant de nuit, pouvait augmenter le risque de troubles de l'humeur, de dépression, de troubles bipolaires et mener à un déclin des fonctions cognitives telles que la mémoire et la capacité de concentration.
Influencer ses rythmes de sommeil
Céline Vetter, principale auteur de l'étude, nuance ses propos et tient à préciser que ces résultats ne signifient pas que les couche-tard seront forcément dépressives. "En effet, le chronotype est pertinent lorsqu'il s'agit de dépression mais il a un effet réduit", a expliqué la chercheuse.
Mais les couche-tard peuvent aussi changer de préférences, Céline Vetter ajoute : "Être du matin semble bénéfique, et vous pouvez influencer vos rythmes de sommeil". Elle conseille ainsi d'essayer de dormir suffisamment, de faire du sport, de passer du temps à l'extérieur, de réduire l'éclairage le soir et d'essayer de capter le plus de lumière possible en journée.