Protections hygiéniques : l'Anses confirme la présence infime de substances chimiques
Des substances chimiques "en très faible concentration" sont présentes dans les protections intimes féminines (tampons, serviettes hygiéniques, coupes menstruelles) mais ne présentent pas de risque pour les utilisatrices, conclut un rapport de l'Anses publié jeudi.
En avril 2016, l'Anses avait été saisie après une enquête du magazine 60 Millions de consommateurs qui avait fait grand bruit. Celle-ci alertait sur la présence de résidus "potentiellement toxiques" - dioxines, glyphosate et autres pesticides - dans les tampons et protections féminines. Aujourd’hui, l'Agence de sécurité sanitaire apporte ses conclusions dans un rapport. Elle confirme bien que des substances chimiques "en très faible concentration" sont présentes dans les protections intimes féminines (tampons, serviettes hygiéniques, coupes menstruelles). Toutefois, celles-ci ne présenteraient pas de risque pour les utilisatrices. Ces substances chimiques, dont la concentration est inférieure aux seuils sanitaires, proviennent sans doute de la "contamination des matières premières ou des procédés de fabrication", précise l'Anses. Dans le premier cas, il peut s'agir par exemple de traces de pesticides dans le coton d'une serviette hygiénique ou d'un tampon. Dans le second, la présence de substances chimiques peut être due "au processus de blanchiment des produits par des agents chlorés", a expliqué à l'AFP le professeur Gérard Lasfargues, directeur général adjoint scientifique de l'Anses.
Bien que ces concentrations ne présentent pas de risque, l'Anses recommande, par précaution, que la concentration des substances en cause soit réduite autant que possible, notamment car il existe de multiples autres sources d'exposition (environnementales, alimentaires). "On ne peut pas évaluer le cumul" de l'exposition à ces substances via toutes les différentes sources, souligne le Pr Lasfargues.
Préférer les références bio ?
En 2017, une enquête sur la sécurité des produits d'hygiène féminine, menée par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) avait déjà confirmé les résultats de l’étude de 60 Millions. Si l’administration ne révélait pas les marques testées, elle soulignait que la majorité des protections féminines étaient contaminées par des substances toxiques. Dans 6 références de tampons, des traces de dioxines, de furanes et de composés organiques halogénés extractibles (EOX) ont été retrouvées. Si une seule référence bio présentait des traces d'un dérivé du glyphosate, la majorité des protections biologiques sont logiquement épargnées par ces contaminations. Pour réduire une telle exposition, mieux vaut donc se tourner vers les gammes bio. "Bien sûr, il y a moins de risques de retrouver des pesticides dans des produits conçus à partir de matière première bio, mais ils peuvent tout aussi bien être contaminés par des HAP, des dioxines et furanes ou des phtalates dans le processus de fabrication, via les colles ou les additifs, prévient toutefois le professeur Lasfargues. Aujourd’hui, on ne peut garantir l’absence de produit chimique dans aucun produit."
Le syndrome du choc toxique également soulevé par l’Anses
Outre le risque chimique, l'expertise de l'Anses a également porté sur le risque microbiologique, avec le fameux syndrome de choc toxique menstruel, "rare mais potentiellement grave". L'agence rappelle que le risque de développer ce syndrome "augmente avec une utilisation prolongée d'une protection interne (tampon, coupe menstruelle) et/ou l'utilisation d'une protection d'une capacité d'absorption plus forte que nécessaire". Dû au staphylocoque doré, le choc toxique menstruel représente une vingtaine de cas par an en France. Il entraîne fièvre, éruptions cutanées, baisse de la tension et d'autres atteintes potentiellement graves (digestives, musculaires, rénales, etc.).
Pour l'éviter, les autorités sanitaires recommandent de ne pas garder le même tampon plus de huit heures, d'éviter d'en porter la nuit en optant plutôt pour une serviette hygiénique, et de se laver les mains avant et après l'application.
Le syndrome du choc toxique également soulevé par l’Anses
Outre le risque chimique, l'expertise de l'Anses a également porté sur le risque microbiologique, avec le fameux syndrome de choc toxique menstruel, "rare mais potentiellement grave". L'agence rappelle que le risque de développer ce syndrome "augmente avec une utilisation prolongée d'une protection interne (tampon, coupe menstruelle) et/ou l'utilisation d'une protection d'une capacité d'absorption plus forte que nécessaire". Dû au staphylocoque doré, le choc toxique menstruel représente une vingtaine de cas par an en France. Il entraîne fièvre, éruptions cutanées, baisse de la tension et d'autres atteintes potentiellement graves (digestives, musculaires, rénales, etc.).
Pour l'éviter, les autorités sanitaires recommandent de ne pas garder le même tampon plus de huit heures, d'éviter d'en porter la nuit en optant plutôt pour une serviette hygiénique, et de se laver les mains avant et après l'application.
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