Dewayne Johnson, l'Américain qui a fait plier Monsanto
Victoire ! Monsanto a été condamné à verser 289 millions de dollars au jardinier américain qui utilisait du Roundup.
Malgré son cancer en phase terminale, Dewayne "Lee" Johnson, un Américain de 46 ans a choisi d'attaquer en justice Monsanto. Et il a eu raison. Le géant de l'agrochimie a été condamné à lui verser 289 millions de dollars vendredi 10 août pour ne pas avoir informé de la dangerosité de son herbicide à base de glyphosate. Alors que cette plainte était la première examinée par la justice américaine, la firme a annoncé vouloir faire appel.
Début du procès en juillet
Son débit est lent quand il vient témoigner, fin juillet, devant le tribunal de San Francisco. On a presque peine à croire que les médecins ne lui donnent plus que deux ans à vivre au maximum. "C'est très dur" mais "je garde cette attitude : il faut que je combatte" la maladie, a expliqué M. Johnson, crâne rasé et barbichette discrète, qui semble encore assez costaud malgré la maladie et la chimiothérapie.
"J'aimais mon métier"
En 2014, ce père de deux garçons de 10 et 13 ans, qui "écrit" et "fait de la musique", a été diagnostiqué d'un lymphome non hodgkinien, un cancer incurable du système lymphatique. Depuis deux ans, il vaporisait -parfois des centaines de litres à la fois- du Roundup et surtout sa version professionnelle, le RangerPro, des désherbants de Monsanto contenant du glyphosate, substance soupçonnée d'être cancérigène. Un danger fermement nié par la firme. Il était "responsable de la lutte contre les nuisibles" animaux et végétaux sur les terrains scolaires de Benicia, une petite ville de Californie, au nord-ouest de San Francisco. "J'aimais beaucoup mon travail, j'étais très sérieux", a-t-il souligné avec fierté, expliquant avoir appris pour l'essentiel sur le tas, et faisant sourire l'assistance en notant qu'il avait fait déguerpir "30 putois, 25 ratons-laveurs et ... 1 écureuil" des cours d'école. Les nuisibles, c'était aussi les mauvaises herbes. A éliminer au Roundup, puis au RangerPro, plus puissant, à diluer dans de l'eau dans d'immenses citernes, avant de l'épandre.
David contre Goliath
S'il avait su que les produits qu'il utilisait étaient peut-être dangereux, il n'aurait "jamais vaporisé du RangerPro dans des écoles ou où que ce soit", a assuré l'homme, qui a décidé d'attaquer Monsanto en justice en 2016, épaulé par un cabinet d'avocats spécialisé, The Miller Firm. Il lui réclamait plus de 400 millions de dollars. M. Johnson, qui n'avait pas de problème de santé auparavant, n'avait aucune idée des controverses sur le glyphosate avant de voir des marques sur sa peau et de se renseigner sur internet.
A deux reprises, M. Johnson a été aspergé de RangerPro et ses vêtements trempés suite à des dysfonctionnements des vaporisateurs : "après la deuxième fois j'ai paniqué", se remémorant de "la situation incontrôlable sur (sa) peau" où se multipliaient des lésions très douloureuses. "Je ne savais pas (si c'était le RangerPro) mais j'ai commencé à avoir un pressentiment (...). Je me suis dit que ça pouvait être une raison possible à ma maladie", a expliqué le plaignant au cours de ce procès aux allures de combat de David contre Goliath.
"J'aimais mon métier"
En 2014, ce père de deux garçons de 10 et 13 ans, qui "écrit" et "fait de la musique", a été diagnostiqué d'un lymphome non hodgkinien, un cancer incurable du système lymphatique. Depuis deux ans, il vaporisait -parfois des centaines de litres à la fois- du Roundup et surtout sa version professionnelle, le RangerPro, des désherbants de Monsanto contenant du glyphosate, substance soupçonnée d'être cancérigène. Un danger fermement nié par la firme. Il était "responsable de la lutte contre les nuisibles" animaux et végétaux sur les terrains scolaires de Benicia, une petite ville de Californie, au nord-ouest de San Francisco. "J'aimais beaucoup mon travail, j'étais très sérieux", a-t-il souligné avec fierté, expliquant avoir appris pour l'essentiel sur le tas, et faisant sourire l'assistance en notant qu'il avait fait déguerpir "30 putois, 25 ratons-laveurs et ... 1 écureuil" des cours d'école. Les nuisibles, c'était aussi les mauvaises herbes. A éliminer au Roundup, puis au RangerPro, plus puissant, à diluer dans de l'eau dans d'immenses citernes, avant de l'épandre.
Monsanto veut faire appel
Monsanto ne compte pas s'arrêter là. "Le jury a eu tort", a déclaré Scott Partridge, le vice-président de la firme. Dans une communiqué, le géant de l'agrochimie a annoncé son intention de faire appel et de rappeler que le glyphosate n'a pas causé la maladie du jardinier. "Nous exprimons notre sympathie à M. Johnson et à sa famille. La décision d’aujourd’hui ne change pas le fait que 800 études scientifiques et les conclusions de l’agence américaine de la protection de l’environnement (EPA), des instituts nationaux pour la santé et des autres autorités de régulation à travers le monde soutiennent le fait que le glyphosate ne cause pas de cancer et n’a pas causé le cancer de M. Johnson", a précisé le géant de l'agrochimie.