L'Assemblée nationale a voté l'interdiction des couverts et des contenants en plastique
L'Assemblée nationale a approuvé vendredi l'interdiction des couverts et de contenants jetables en plastique, au 1er janvier 2020, en plus des pailles et des touillettes, en dépit de l'avis défavorable du gouvernement.
Adopté en nouvelle lecture, un amendement au projet de loi agriculture et alimentation, porté par 14 députés de la majorité, François-Michel Lambert (LREM) en tête, vise à interdire aussi les "couverts, piques à steak, couvercles à verre jetables, plateaux repas, pots à glace, saladier, boîtes".
Cette interdiction s'ajoute à celle des pailles et des bâtonnets mélangeurs pour boisson en plastique, adoptée par le Sénat en juin, avant que le projet de loi n'effectue son retour à l'Assemblée faute d'accord en commission mixte paritaire.
"La France a les moyens d'agir, d'être fer de lance sur ce sujet, comme nous avons pu l'être sur les sacs en plastique, comme nous avons pu déjà le voter sur les assiettes jetables. Allons plus loin ! Faisons en sorte d'attaquer la prochaine décennie en nous éloignant de cette dépendance au plastique", a lancé François-Michel Lambert (ex-EELV).
Opposition de Stéphane Travert
Le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert s'y est opposé : "Il y a une nécessité de changement de comportement pour diminuer le nombre de déchets, notamment ceux issus des produits plastiques. Mais il faut être cohérent". "Je souhaite que l'on puisse disposer d'informations pour mieux évaluer l'impact économique et écologique", a-t-il plaidé, en vain.
Cent-vingt-deux députés de la majorité, dont M. Lambert, ont aussi obtenu l'interdiction des "contenants alimentaires de cuisson, de réchauffe et de service en matière plastique" dans les cantines, de la crèche à l' université, "au plus tard au 1er janvier 2025". Cette échéance concerne les collectivités de 2.000 habitants et plus. Pour les collectivités de moins de 2.000 habitants, l'interdiction doit prendre effet d'ici 2028. Le but est "d'introduire un principe de précaution (...) visant à protéger la santé de nos enfants et à protéger notre environnement", a souligné la députée (LREM) et questeure Laurianne Rossi, première signataire de l'amendement.
En première lecture, l'Assemblée avait simplement autorisé "à titre expérimental" et "pour une durée de trois ans" les collectivités à bannir les contenants en plastique dans leurs services de restauration collective.