Des biberons et des contenants en plastique sans BPA, pas si sûrs !
D’après une étude publiée dans la revue Current Biology, les produits utilisés à la place du bisphénol A (BPA) ne seraient pas sans danger pour la santé…
Alors que les députés viennent d'adopter un amendement pour interdire les couverts et les contenants jetables d’ici 2020, devrions-nous également bannir les biberons et les contenants en plastique réutilisables ? Si l’on pensait être débarrassés du BPA, considéré comme un perturbateur endocrinien, interdit depuis 2011 dans l’Union européenne pour la fabrication des biberons et depuis 2015 dans tous les contenants alimentaires, les substituts utilisés seraient tout aussi dangereux. C’est en tout cas ce que révèle une récente étude publiée dans la revue Current Biology : les bisphénols alternatifs utilisés pour remplacer le BPA dans les flacons, tasses, cages et autres articles sans BPA impactent la reproduction des rongeurs. Cette même équipe de chercheurs, avait, il y a vingt ans, découvert que le BPA perturbait le système reproductif de leurs souris en laboratoire. Aujourd’hui, l’auteure principale de cette recherche, Patricia Hunt, avance que les bisphénols de remplacement provoquent des problèmes de santé sur ces animaux témoins.
Plusieurs générations touchées
De même que les études portant sur le BPA, les chercheurs se sont aperçus que les bisphénols de remplacement produisent des anomalies chromosomiques. Pour dresser ce constat, ils ont exposé des fœtus de souris femelles à de petites quantités de BPS jusqu'au développement des ovocytes. Ils ont alors observé des modifications de l'ADN et la formation d’ovocytes anormaux. Chez les souris mâles, l'exposition au BPS entraînait la mort cellulaire de spermatozoïdes.
S’il est difficile de déterminer les niveaux d'exposition humaine, pour les chercheurs, les effets pourraient être similaires chez l’homme. Du moins, ils jugent la situation préoccupante. "Tout comme le BPA, notre étude montre que l'exposition aux bisphénols communs de substitution induisent des effets génétiques chez les deux sexes et affectent probablement de multiples générations", explique la chercheuse.
Cette dernière indique que des travaux supplémentaires sont nécessaires pour déterminer si certains bisphénols de remplacement pourraient être plus sains que d'autres, notant que des dizaines de ces produits chimiques sont actuellement utilisés.
Et Patricia Hunt est formelle : sans BPA ou pas, "les produits en plastique qui montrent des signes physiques de dommages ou de vieillissement ne peuvent pas être considérés comme sûrs".
Cette dernière indique que des travaux supplémentaires sont nécessaires pour déterminer si certains bisphénols de remplacement pourraient être plus sains que d'autres, notant que des dizaines de ces produits chimiques sont actuellement utilisés.
Quel biberon alors choisir pour bébé ?
Ces résultats relancent le débat sur le risque d’une exposition prolongée de ces substances chimiques chez les plus jeunes notamment via les biberons en plastique. Premier réflexe des jeunes parents : se tourner vers les modèles en verre. Problème : même si certains sont dits incassables, certains enfants adorent jeter et lancer leur repas à tout-va, et nous ne sous pas à l’abris d’un accident. Sachez que des housses de protection pour biberons existent. Autre solution : les biberons en matières biosourcées, à base d'amidon de maïs de la marque VIECO. Sa gamme Biobased est garantie sans plastique, sans Bisphénol A ou S, sans phtalate ou autre élément toxique. Enfin, les biberons de la marque Twistshake ont aussi l’avantage de ne pas contenir de BPA, BPS ou BPF.
Quant à nous, usons des contenants en verre et d’ustensiles en bois, meilleurs pour notre santé et la planète qui plus est !