Hidalgo sort un livre sur l'environnement et promet de gagner
Autolib', Vélib, fermeture des voies sur berge... La maire de Paris Anne Hidalgo publie un plaidoyer écologique dans un livre à paraître la semaine prochaine, et riposte aux multiples attaques dont elle est la cible, promettant à ses soutiens de "gagner".
"Ce n'est pas un lancement de campagne pour les municipales de 2020", martèle l'entourage de l'édile. Annoncé depuis le printemps, le livre "Respirer" d'Anne Hidalgo, publié mercredi 26 septembre aux éditions de l'Observatoire/ Humensis, et dont l'AFP a obtenu un exemplaire, traite du climat, "le premier des grands défis de la Ville de Paris", précise-t-elle dans l'ouvrage. Dans ce livre de 80 pages, vendu en format poche à 8 euros, "elle explique la stratégie mise en place", selon son entourage. Une pédagogie rendue nécessaire après les différentes difficultés sur la question des transports survenues ces derniers mois.
Pour une "ville partagée"
La piétonnisation des berges de Seine - décriée par une partie de la population - fait partie de "ces batailles difficiles, épuisantes et parfois douloureuses" mais qui "méritent d'être menées", estime Anne Hidalgo dans son livre, dont les bonnes feuilles ont été publiées par Le Point. Elle précise "ne pas (se battre) contre la voiture (mais) pour une ville justement partagée". Sur la disparition cet été de l'Autolib', l'édile dénonce des "bornes de recharge en maintenance, véhicules sales, réservations annulées au dernier moment, stations pleines ou stations vides. Le service s'est peu à peu dégradé".
"J'assume le risque politique (mais) refuse le risque financier pour les Parisiens", prévient-elle dans une allusion à l'ardoise présentée par le groupe Bolloré et estimée à plusieurs dizaines de millions d'euros. "En colère" et "désolée" concernant les difficultés après Vélib', la maire estime que le nouvel opérateur "Smovengo n'était pas prêt".
Un deuxième mandat pour accomplir ses projets ?
Sur ces volets, et celui de l'environnement, "il faudra un deuxième mandat à la maire de Paris pour parachever son œuvre", analyse auprès de l'AFP un des piliers de l'exécutif, sous couvert d'anonymat. Alors que les potentielles candidatures se multiplient depuis plusieurs mois de la République en marche aux Républicains, Anne Hidalgo doit gérer une nouvelle crise en interne : le départ et la charge venue lundi de son premier adjoint Bruno Julliard.
"J'assume le risque politique (mais) refuse le risque financier pour les Parisiens", prévient-elle dans une allusion à l'ardoise présentée par le groupe Bolloré et estimée à plusieurs dizaines de millions d'euros. "En colère" et "désolée" concernant les difficultés après Vélib', la maire estime que le nouvel opérateur "Smovengo n'était pas prêt".
Dénonçant le "déferlement de violence gratuite et anonyme qui accompagne certains de (ses) tweets", l'élue reconnait que "cela pourrait (la) faire douter. Mais j'aime cette fonction de maire", admet-elle.
"L'exercice du pouvoir c'est compliqué", confiait récemment à l'AFP un proche de la maire de Paris, et "Anne Hidalgo vient de traverser ça pendant six mois".
"Les municipales sont dans un an et demi", relativise son entourage, qui n'envisage pas une déclaration officielle avant la rentrée 2019.
En attendant, "il faut créer les conditions du regain", estime-t-on, en l'occurrence faire oublier les couacs et poursuivre le déploiement des vélos, pistes cyclables, voitures électriques, et livraison des travaux lancés sur les places emblématiques de la capitale. Dimanche, un sondage Ifop publié par le Journal du dimanche plaçait Anne Hidalgo en tête (entre 23 et 25 %), talonnée par la République en Marche (entre 17 et 23 %) et les Républicains (entre 21 et 23 %). Qu'importe. Comme une prophétie sur ses engagements climatiques ou les prochaines élections, Anne Hidalgo clôt ainsi son livre : "On me dit que je vais perdre. Pourtant, nous allons gagner."
Photo : Facebook Anne Hidalgo