Le travail de nuit pourrait augmenter le risque de cancer du sein
Une étude internationale, parue dans l'European Journal of Epidemiology, montre que les femmes qui travaillent la nuit voient leur risque de cancer du sein augmenter, surtout celles en pré-ménopause.
Des chercheurs canadiens, australiens, et européens ont interrogé plus de 13.000 femmes âgées de 55 à 59 ans provenant de cinq pays différents (Australie, Canada, France, Allemagne et Espagne). Parmi les participantes, 6.093 femmes avaient eu un cancer du sein et 6.933 autres n'ayant pas été atteintes, elles constituaient le groupe témoin. Les résultats de cette étude ont montré que le risque de développer un cancer du sein augmentait en fonction du nombre d'heures travaillées de nuit, mais aussi en fonction du nombre d'années passées à travailler de nuit.
Un risque accru de 12 à 80 % selon le nombre d'heures travaillées
Les femmes qui travaillaient chaque nuit au moins trois heures entre minuit et cinq heures du matin enregistraient un risque accru de 12 % de développer un cancer du sein en comparaison avec les femmes qui n'avaient jamais travaillé de nuit. Parmi les femmes pré-ménopausées, ce risque était encore plus fort (+26 %). De plus, les chercheurs ont trouvé que les femmes pré-ménopausées qui travaillaient plus de 10 heures par nuit augmentaient leur risque de cancer du sein de + 36 % en comparaison avec les femmes qui n'avaient jamais travaillé de nuit. Ce risque accru atteignait les +80 % chez les femmes qui travaillaient plus de 10 heures par nuit plus de trois nuits par semaine. Les chercheurs ont cependant noté que le risque avait tendance à décroître deux années après l'arrêt du travail de nuit.
Le même risque, quel que soit le métier
Bien que l'analyse de ces enquêtes menées sur cinq années n'aient pas spécifiquement pris en compte le type de travail de nuit, le suivi canadien a comparé les femmes qui travaillaient dans le domaine de la santé avec les autres secteurs.
"Le risque associé au cancer du sein et au travail de nuit variait peu chez les participantes, peu importe le type de travail", a expliqué la co-auteur de l'étude Anne Grundy de l'Université de Montréal.
Le même risque, quel que soit le métier
Bien que l'analyse de ces enquêtes menées sur cinq années n'aient pas spécifiquement pris en compte le type de travail de nuit, le suivi canadien a comparé les femmes qui travaillaient dans le domaine de la santé avec les autres secteurs.
Les chercheurs ont par ailleurs tenu à préciser que de plus amples recherches étaient nécessaires pour comprendre la différence de risque entre les femmes en phase de pré-ménopause et celles en post-ménopause.