Alimentation industrielle : sel, sucre et additifs dans la ligne de mire des parlementaires
Sel, sucre et additifs seront dans la ligne de mire de la commission d'enquête parlementaire sur l'alimentation industrielle qui rend mercredi ses préconisations, à l'issue d'une quarantaine d'auditions.
Au cours des quatre mois d'enquête, industriels, distributeurs, groupes de la restauration collective, membres de l'administration, associations de malades et ministres ont défilé devant les députés. Ces derniers les ont interrogés sur les additifs et autres ingrédients incorporés aux recettes de plats cuisinés et leurs possibles "effets cocktails". Ils se sont également préoccupés de l'éducation nutritionnelle de la jeunesse et de l'importance d'une information précise et loyale donnée aux consommateurs. Les députés ont ciblé les conséquences et les moyens de lutter contre l'excès de sel dans l'alimentation industrielle.
2 fois trop de sel
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande une consommation quotidienne de sel limitée à 5 grammes par personne, "alors qu'on est aujourd'hui à une fourchette comprise entre 10 et 12 grammes", soulignait ainsi en août la rapporteure de la commission et députée LREM, Michèle Crouzet. Plus globalement, "les produits ultra-transformés qui contiennent des colorants, des conservateurs ou des agents de saveur pour donner un goût acceptable sont un fléau pour notre alimentation", a pour sa part jugé Loïc Prud'homme, président de cette commission et député La France Insoumise (LFI).
Au delà de l'alimentation, c'est une problématique de santé publique que mettent en avant les députés, car la malbouffe peut mener à l'émergence de maladies chroniques, comme les troubles cardio-vasculaires.
Taxer les aliments trop salés ?
Pour inciter les acteurs du secteur agroalimentaire à réduire la teneur en sel, Mme Crouzet avait fin août émis l'idée de taxer les produits "contenant trop de sel" pour que "le consommateur soit à nouveau maître" de son alimentation. Mais lors de son audition la semaine dernière, le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert a plaidé en faveur de chartes de bonnes pratiques avec les industriels, plutôt que d'édicter des contraintes. "Je préfère privilégier cette promotion des accords collectifs, en utilisant le 'name and shame', ou le 'name and fame'", soit dénoncer ceux qui ne jouent pas le jeu ou au contraire faire connaître ceux qui ont de bonnes pratiques, a-t-il assuré.