Risque de saturnisme dans le Val d'Oise et les Yvelines après un siècle d'épandage d'eaux usées
L'agence sanitaire Santé publique France est favorable au dépistage du saturnisme infantile dans des zones du Val d'Oise et des Yvelines, où des pratiques d'épandage d'eaux usées depuis le XIXe siècle ont entraîné une pollution des sols au plomb.
"Il n'est pas possible d'exclure (...) un effet sanitaire en lien avec la présence de plomb dans les sols pour les enfants de 0 à 6 ans", relève l'agence sanitaire dans une étude publiée lundi. Elle se prononce en "faveur de mesures de réduction des expositions et d'une incitation au dépistage du saturnisme infantile", car les enfants sont plus sensibles aux effets neurotoxiques du plomb (retard du développement...). Ce travail a été réalisé à la demande de l'Agence régionale de santé d'Ile de France (ARS IDF), qui publie en même temps sa propre étude complémentaire.
Trois plaines concernées
Ces enquêtes portent sur les plaines d'Achères, de Carrières-sous-Poissy/Triel-sur-Seine (Yvelines) et celles de Méry-sur-Oise/Pierrelaye (Val d'Oise). Ces trois plaines, qui s'étendent sur 4.620 hectares, ont servi d'égouts à Paris et son agglomération pendant plus d'un siècle : elles "ont fait l'objet d'épandages d'eaux usées brutes, puis partiellement traitées, à partir de 1890 et jusqu'à 2006 pour certains secteurs", précise l'ARS.
Achères abrite la station d'épuration de Seine-Aval. Créée en 1940, elle traite 70 % des eaux usées de l'agglomération parisienne, selon le Syndicat interdépartemental pour l'assainissement de l'agglomération parisienne (Siaap), partenaire de l'étude de l'ARS. Dans les zones étudiées, "au fil du temps, certaines parcelles ont progressivement été aménagées avec notamment l'implantation de bâtiments accueillant des enfants, d'habitations individuelles avec des jardins", poursuit l'ARS.
"Aucun cas de saturnisme en population générale n'a été détecté sur la zone d'étude concernée (...) Pour autant, la situation particulière des plaines nécessite de renforcer la vigilance sanitaire et de rappeler les mesures de précaution", selon l'ARS. Elle pointe en particulier le risque d'ingestion de particules de terre par les enfants qui ont tendance à porter les mains à la bouche. Un risque auquel sont plus exposées les populations vivant dans des campements sur des terrains en friche.
D'après l'ARS, "les rares cas de saturnisme identifiés concernent des enfants dont le mode de vie (campement sur un terrain en friche des Yvelines) les expose plus spécifiquement, appelant une action sanitaire spécifique".
Achères abrite la station d'épuration de Seine-Aval. Créée en 1940, elle traite 70 % des eaux usées de l'agglomération parisienne, selon le Syndicat interdépartemental pour l'assainissement de l'agglomération parisienne (Siaap), partenaire de l'étude de l'ARS. Dans les zones étudiées, "au fil du temps, certaines parcelles ont progressivement été aménagées avec notamment l'implantation de bâtiments accueillant des enfants, d'habitations individuelles avec des jardins", poursuit l'ARS.