Quand la nouvelle secrétaire d'Etat à l'Ecologie défendait l'huile de palme

La nouvelle secrétaire d'Etat à l'Ecologie rattrapée par des déclarations sur l'huile de palme
La nouvelle secrétaire d'Etat à l'Ecologie rattrapée par des déclarations sur l'huile de palme
Par AFP /Relaxnews publié le
2802 lectures

La nouvelle secrétaire d'État à l'Écologie Emmanuelle Wargon, ancienne de Danone, défendait il y a quelques mois encore l'huile de palme. Mais elle "n'était pas lobbyiste" et a aujourd'hui dans sa "feuille de route" le "combat" contre cette huile, a assuré mercredi le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux.

Lors des Rencontres économiques d'Aix-en-Provence en juillet, Mme Wargon, alors directrice générale aux affaires publiques de Danone, avait expliqué que l'huile de palme était "le meilleur des ingrédients pour les laits infantiles".

"L'huile de palme, on en a besoin"

Dans une déclaration filmée, la secrétaire d'État à l'Écologie avait déclaré : "L'huile de palme, on en a besoin pour les laits infantiles, c'est l'un des produits essentiels pour les laits infantiles. Pourtant, c'est un ingrédient qui fait l'objet de plus en plus de méfiance, à la fois pour des raisons environnementales, à cause des ravages que ça peut causer dans certaines parties du sud-est asiatique, et aussi pour une forme de défiance, d'absence de naturalité, et pourtant l'huile de palme est le meilleur ingrédient pour les laits infantiles et donc on en a besoin et on est tout à fait capable d'expliquer pourquoi".

La vidéo a été relayée par plusieurs médias ainsi que sur Twitter par Benoît Hamon, fondateur du mouvement Générations et Yannick Jadot, tête de liste EELV pour les européennes. Emmanuel Macron "peut faire les plus beaux discours sur l'écologie, les lobbys ne sont plus simplement des groupes de pression (...), ils sont officiellement les ministres", a accusé Yannick Jadot sur RTL. Benjamin Griveaux a considéré, lui, que "c'est inexact de dire qu'elle était lobbyiste puisque un lobby, c'est un cabinet de lobbying". Or "elle était salariée d'un grand groupe (...) donc elle n'était pas lobbyiste", a-t-il jugé lors du compte-rendu du conseil des ministres. Il a aussi souligné qu'avant les "trois années" passées chez Danone, Mme Wargon avait "travaillé 18 ans au service de l'État, dans le public".


"Elle est désormais entièrement tournée vers les objectifs tenus par François de Rugy depuis sa nomination au gouvernement. Le combat contre l'huile de palme est un des objectifs calés par le gouvernement. C'est désormais sa feuille de route", avait-il réagi un peu plus tôt sur RTL.

Assurant de la "détermination" du gouvernement" à réduire les dégâts environnementaux provoqués par la production de cette huile, il a indiqué que "la stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée (matières importées causant de la déforestation à l'étranger, NDLR)", engagement pris par Nicolas Hulot et qui devait être dévoilée avant l'été, le serait "prochainement".

Pascal Canfin, le directeur général du WWF France, "pas hostile par principe à l'huile de palme" car "si c'est bien fait, ce n'est pas pire que les autres protéagineux", a néanmoins estimé que "dans l'immense majorité des cas, c'est mal fait" et que "la réalité de son explosion fait que c'est une des principales causes de déforestation".

Quant au député LREM François-Michel Lambert, il a estimé que Mme Wargon dit simplement "que techniquement, sur un usage très particulier (les laits infantiles, NDLR), l'huile de palme est ce qu'il y a de mieux".
 

Photo : © Eric FEFERBERG - AFP