Lactalis aurait utilisé son lait en poudre contaminé à la salmonelle pour fabriquer divers desserts
Rebondissement dans l’affaire du lait Lactalis contaminé aux salmonelles ayant provoqué un tollé l’hiver dernier. Selon "Le Canard enchaîné", la production de lait en poudre a servi à la préparation de flans, yaourts et autres glaces.
Coup de tonnerre chez Lactalis. Le Canard enchaîné affirme dans son édition du 24 octobre que la production de lait contaminé aux salmonelles, ayant fait polémique l’an dernier, a servi à la préparation de glaces et de pâtisseries. C’est donc volontairement que le géant de l’agroalimentaire aurait écoulé 8000 tonnes de lait en poudre provenant de l’usine Célia de Craon (Mayenne), entre février et décembre 2017, dans diverses préparations industrielles de desserts. Et ce, malgré les risques potentiels de contamination à la salmonellose, au moment même où le scandale du lait infantile contaminé a éclaté. Pour rappel, une alerte sanitaire avait été donnée dès novembre 2017, après l’observation d’un nombre anormalement élevé de cas de salmonellose chez des nourrissons. La procédure de rappel, très critiquée, a pour le moins été aléatoire, de nombreuses enseignes de la grande distribution et des pharmacies ayant continué de commercialiser les lots concernés.
Des documents fournis par la préfecture de la Mayenne
Le Canard enchaîné cite des "documents fournis par la préfecture de la Mayenne", récemment rendus publics par la commission d’accès aux documents administratifs à la suite des demandes de l’Association des familles victimes du lait contaminé aux salmonelles (AFVLCS). Dans un communiqué, cette dernière évoque "de nouvelles découvertes pour le moins inquiétantes que l’industriel a tenté de dissimuler au public ". Elle poursuit : "Alors que tous les produits infantiles fabriqués à l’usine de Craon depuis avril 2017 ont été retirés et rappelés de la vente, suspectés d’être contaminés aux salmonelles, la poudre de lait fabriquée dans la même usine à la même période et destinée aux préparations industrielles (glaces, pâtisseries, etc.) a été écoulée sans encombre et sans que quiconque chez Lactalis vienne à s’interroger sur sa salubrité."
Lactalis dément
D’après Quentin Guillemain, président de l’association, cette marchandise était "fabriquée dans les mêmes tours de séchage, cette poudre de lait ne peut pourtant pas être vierge de tout soupçon de contamination". Mais Lactalis "dément et condamne fermement " ces accusations. "Les 8 000 tonnes visées par Le Canard enchaîné ont été fabriquées sur la tour 2, non objet de la contamination, et conditionnées sur un circuit d’ensachage indépendant." Or, dans le compte rendu de la commission des affaires économiques, la directrice de la DGCCRF indique bien la "détection de la bactérie dans l’environnement de la tour n° 2".
Début d’octobre, le parquet de Paris a annoncé l’ouverture d’une information judiciaire dans ce scandale, qui avait touché 53 bébés dans l'Hexagone. Et cette nouvelle pourrait bien alourdir le dossier. Comme l’on rappelé le ministre de la transition écologique, François de Rugy, et le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, si l’enquête en cours prouve que l'usine Lactalis a fraudé, elle serait "condamnée".
Célia, le nouveau lait infantile de Lactalis
Alors que Lactalis pourrait bien replonger dans la tourmente, l’usine de Craon a repris son activité début juillet. Et le 18 septembre dernier, le ministère de l’Agriculture autorisait le retour dans les rayons des laits infantiles du groupe Lactalis. Afin de ne pas pâtir de l’image de Milumel, fortement touchée par le scandale, le groupe a remplacé cette marque par Célia. Par ailleurs, des investissements ont été réalisés pour garantir un niveau de sécurité élevé des produits, peut-on lire sur le site de LSA.
Lactalis dément
D’après Quentin Guillemain, président de l’association, cette marchandise était "fabriquée dans les mêmes tours de séchage, cette poudre de lait ne peut pourtant pas être vierge de tout soupçon de contamination". Mais Lactalis "dément et condamne fermement " ces accusations. "Les 8 000 tonnes visées par Le Canard enchaîné ont été fabriquées sur la tour 2, non objet de la contamination, et conditionnées sur un circuit d’ensachage indépendant." Or, dans le compte rendu de la commission des affaires économiques, la directrice de la DGCCRF indique bien la "détection de la bactérie dans l’environnement de la tour n° 2".
Début d’octobre, le parquet de Paris a annoncé l’ouverture d’une information judiciaire dans ce scandale, qui avait touché 53 bébés dans l'Hexagone. Et cette nouvelle pourrait bien alourdir le dossier. Comme l’on rappelé le ministre de la transition écologique, François de Rugy, et le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, si l’enquête en cours prouve que l'usine Lactalis a fraudé, elle serait "condamnée".
- Le Monde
- LSA
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