Du cuir aux carburants, l'impact de nos consommations sur la déforestation
Cuir, cacao ou agrocarburant... 350 m2 de forêt par Français sont nécessaires, pour l'essentiel hors d'Europe, pour répondre aux besoins annuels de consommation dans l'Hexagone, a calculé l'ONG Envol Vert, qui avec le WWF appelle à "mieux consommer" pour lutter contre la déforestation.
Un total de 2,4 millions d'hectares (environ la superficie de la Bretagne) est ainsi consacré, surtout en Amérique du sud, Asie du sud-est ou Afrique, aux besoins des seuls consommateurs français (hors commandes publiques ou commandes des entreprises à fins de réexportation), selon l'association.
Paris et sa nouvelle stratégie contre la déforestation
Le WWF s'est de son côté intéressé à l'empreinte de sept matières premières importées en France, cette fois tous usages inclus : pâte à papier, bois, soja, boeuf et cuir, cacao, huile de palme, caoutchouc. Résultat : 14,8 millions d'ha de surfaces utilisées, dont un tiers (5,1 millions d'ha) à risque de déforestation.
Alors que Paris prépare sa stratégie de lutte contre la déforestation importée, attendue mi-novembre, les deux ONG appellent à consommer et produire différemment, en privilégiant les produits certifiés et modes de production moins dommageables. Globalement, environ 13 millions d'ha de bois bruts disparaissent chaque année dans le monde, affectant populations, espèces, climat... Un rythme qui, selon la FAO, tend à se stabiliser, mais quand la déforestation parfois marque le pas (Amazonie brésilienne, Indonésie), elle gagne d'autres régions (Mékong, Bolivie, Paraguay...). A l'origine de près de 80 % de ce phénomène : l'agriculture commerciale.
Haro sur le soja
Selon les calculs d'Envol vert, basés sur la consommation moyenne des principaux produits issus des matières à risque, l'"empreinte forêt" des Français est d'abord due aux importations de soja (qui nourrit nos volailles, porcs, vaches laitières). Viennent ensuite, par ordre d'impact décroissant, le cuir, l'huile de palme incluse dans les carburants -gazole ou essence- le papier, le café, l'hévéa (pour les pneus essentiellement), le cacao, le bois, l'huile de palme pour l'alimentation. De quoi donc revoir quelques idées reçues : le papier, avec sa production européenne et l'importance du recyclage, est moins à risque. Ces dernières années, l'huile de palme pour l'alimentation aussi a reculé, sous la pression des consommateurs, quand celle pour carburants a explosé, sur décision publique.
Les défenseurs de la forêt appellent à lever le pied sur les protéines animales. "Pas seulement sur la viande rouge donc", note Boris Patentreger, cofondateur d'Envol vert, qui appelle aussi les professionnels (alimentation animale, cuir...) à revoir, voire relocaliser leurs approvisionnements. Certaines entreprises déjà ont adopté un moratoire sur le soja amazonien. "Le problème est qu'elles sont ensuite allées se fournir ailleurs, comme dans la savane du Cerrado" (Brésil), note Arnaud Gauffier, coauteur du rapport du WWF. Souvent les alternatives sont très limitées du fait des politiques publiques, déplorent les ONG : agrocarburants imposés par la directive Renewable Energy, accords bloquant l'augmentation des cultures de soja en Europe, absence d'affichage sur l'alimentation animale...
"Le politique a un rôle énorme", insiste Arnaud Gauffier. Pour lui, la France ne fait "ni pire ni mieux que d'autres pays. La Stratégie contre la déforestation importée serait un premier pas que peu de pays ont jusqu'ici franchi, à condition qu'elle s'accompagne de plans d'action concrets et financés", ajoute-t-il.
Haro sur le soja
Selon les calculs d'Envol vert, basés sur la consommation moyenne des principaux produits issus des matières à risque, l'"empreinte forêt" des Français est d'abord due aux importations de soja (qui nourrit nos volailles, porcs, vaches laitières). Viennent ensuite, par ordre d'impact décroissant, le cuir, l'huile de palme incluse dans les carburants -gazole ou essence- le papier, le café, l'hévéa (pour les pneus essentiellement), le cacao, le bois, l'huile de palme pour l'alimentation. De quoi donc revoir quelques idées reçues : le papier, avec sa production européenne et l'importance du recyclage, est moins à risque. Ces dernières années, l'huile de palme pour l'alimentation aussi a reculé, sous la pression des consommateurs, quand celle pour carburants a explosé, sur décision publique.
Les défenseurs de la forêt appellent à lever le pied sur les protéines animales. "Pas seulement sur la viande rouge donc", note Boris Patentreger, cofondateur d'Envol vert, qui appelle aussi les professionnels (alimentation animale, cuir...) à revoir, voire relocaliser leurs approvisionnements. Certaines entreprises déjà ont adopté un moratoire sur le soja amazonien. "Le problème est qu'elles sont ensuite allées se fournir ailleurs, comme dans la savane du Cerrado" (Brésil), note Arnaud Gauffier, coauteur du rapport du WWF. Souvent les alternatives sont très limitées du fait des politiques publiques, déplorent les ONG : agrocarburants imposés par la directive Renewable Energy, accords bloquant l'augmentation des cultures de soja en Europe, absence d'affichage sur l'alimentation animale...
En attendant, chacun peut aller mesurer sa propre empreinte forêt via le quizz mis en place dès 2013 par Envol vert (www.empreinte-foret.org/quizz/)