Mieux vaut laisser le talc au placard !
Le talc est loin d’être blanc comme neige. Le gouvernement canadien mène actuellement une enquête sur les risques liés à l’utilisation de ce produit. Surtout utilisé pour le change des bébés et l’hygiène féminine, il pourrait causer des lésions pulmonaires ou le cancer de l'ovaire.
Les soupçons sur l’éventuelle nocuité du talc semblent se confirmer. L’Etat canadien a décidé de se pencher sur la question en menant une enquête sur ce produit déjà controversé, rapporte Radio Canada. Dans une note d’information, publiée le 5 décembre dernier, le gouvernement expose les premiers résultats d’une ébauche d’évaluation préalable du talc dans le cadre du "Plan de gestion des produits chimiques". Comme on peut le lire, cette recherche s’appuie "sur les plus récentes données scientifiques, et il y est proposé de conclure que l’inhalation de poudres libres de talc et l’utilisation de certains produits contenant du talc sur les parties génitales des femmes peuvent nuire à la santé humaine".
Il ressort de cet avis que l’inhalation répétée du talc pourrait entraîner des lésions pulmonaires ou le cancer de l'ovaire. Ce potentiel risque est attribué à des produits naturels de santé et médicaments en vente libre au Canada (cosmétiques, antisudorifiques, déodorants génitaux, lingettes, poudres pour le corps ou celles pour bébé, ainsi que les crèmes contre les irritations et les érythèmes fessiers).
Deux comportements pourraient augmenter les éventuels risques :
- l’inhalation de particules fines de talc lors de l’utilisation de poudres libres (pour bébé, pour le corps, pour le visage et pour les pieds) qui peuvent causer des lésions pulmonaires ;
- l’exposition des parties génitales des femmes à des produits contenant du talc (poudre pour le corps ou pour bébé, crèmes pour les irritations et l’érythème fessier, antisudorifiques, déodorants génitaux, lingettes pour le corps et bombes pour le bain).
En revanche, selon les premiers résultats, "l’ingestion (par exemple, de talc présent dans les aliments ou les médicaments) ou les expositions par voie cutanée ou par inhalation découlant de l’utilisation de poudres compressées (par exemple, de fards à paupières ou à joues)" ne présenteraient pas de danger. Par ailleurs, si des risques sur la santé sont suspectés, les scientifiques du gouvernement estiment que le talc "n'a pas d'effet nocif sur l'environnement".
Une polémique qui ne date pas d’hier
Ce minéral connu depuis l’Antiquité est composé de magnésium, de silicium et d'oxygène, mais il peut aussi être naturellement contaminé par l’amiante. Or, ce matériau est reconnu responsable de cancers mortels. D’ailleurs, son utilisation dans les bâtiments est interdite en France depuis 1997.
Aux Etats-Unis, plusieurs procès se sont déjà tenus, contre la firme Johnson & Johnson qui commercialise du talc. A ce jour, plus de 1.200 plaintes ont été déposées contre l’entreprise, qui est accusée de ne pas informer les consommateurs du potentiel cancérogène de ses produits à base de talc.
Le 24 février 2016, elle a été condamnée à verser 72 millions de dollars à la famille d’une femme décédée d’un cancer des ovaires à 62 ans. Celle-ci utilisait du talc tous les jours sur ses parties génitales. Pour la Cour, l’utilisation quotidienne de talc, en particulier sur les muqueuses a pu contribuer à sa maladie. Les substances volatiles pourraient atteindre les ovaires à travers les trompes de Fallope, qui entraineraient des inflammations, et le développement de cellules cancéreuses.
Plus récemment, en juillet dernier, cette même firme a été condamnée par un tribunal de St-Louis, aux États-Unis, à verser 6,26 milliards de dollars à 22 plaignantes. Ces dernières ont estimé que la multinationale a sciemment caché aux consommateurs la contamination à l’amiante de ses produits depuis au moins les années 1970. Six des 22 plaignantes sont décédées du cancer des ovaires. Malgré cela, J & J a réaffirmé que le talc qu’il commercialise ne contient pas d’amiante et ne provoque pas de cancer des ovaires.
Un discours qui, il est vrai, ressemble étroitement à celui de Monsanto sur son fameux glyphosate. Mais si pour l’heure, les études ne sont pas unanimes sur la question, l’enquête du Canada permettra peut-être d’y voir plus clair.
Deux comportements pourraient augmenter les éventuels risques :
- l’inhalation de particules fines de talc lors de l’utilisation de poudres libres (pour bébé, pour le corps, pour le visage et pour les pieds) qui peuvent causer des lésions pulmonaires ;
- l’exposition des parties génitales des femmes à des produits contenant du talc (poudre pour le corps ou pour bébé, crèmes pour les irritations et l’érythème fessier, antisudorifiques, déodorants génitaux, lingettes pour le corps et bombes pour le bain).
En revanche, selon les premiers résultats, "l’ingestion (par exemple, de talc présent dans les aliments ou les médicaments) ou les expositions par voie cutanée ou par inhalation découlant de l’utilisation de poudres compressées (par exemple, de fards à paupières ou à joues)" ne présenteraient pas de danger. Par ailleurs, si des risques sur la santé sont suspectés, les scientifiques du gouvernement estiment que le talc "n'a pas d'effet nocif sur l'environnement".