Et si le sport pouvait sauver votre mémoire ?
L'Irisine, une molécule hormonale découverte il y a quelques années, et libérée par le corps durant une activité physique aurait des effets incroyables sur notre mémoire. Elle pourrait améliorer la santé du cerveau et atténuer les dommages causés par la maladie d’Alzheimer.
Il y a quelques jours, la revue scientifique Nature Medicine publiait une étude sur les propriétés de la molécule hormonale Irisine sur la mémoire. Cette hormone, ainsi dénommée en hommage à la déesse grecque éponyme, a été découverte en 2012 par le Dana-Farber Cancer Institute et la Harvard Medical School.
Secrétée par le corps durant la pratique d’une activité sportive, elle aurait une influence positive sur la santé du cerveau. Plus particulièrement chez les sujets atteints de démence, l’irisine pourrait réduire les dommages qui y seraient liés et la perte de mémoire.
Un espoir contre l'Alzheimer
Cette révélation est le fruit de plusieurs années d’études menées par un consortium de chercheurs américains, brésiliens et canadiens. Cette recherche menée initialement sur des souris apporte des éléments supplémentaires pour comprendre l’impact de l’exercice physique sur notre cerveau et sur la façon dont la pratique préserve la mémoire et les capacités de réflexion, y compris chez les sujets dont la mémoire est défaillante.
Les effets positifs du sport sur le cerveau ne sont pas une nouveauté, en revanche, ses effets sur la mémoire sont une prouesse pour la recherche sur la maladie d’Alzheimer. Une partie de cette étude a été effectuée sur des cerveaux donnés pour la recherche (brain banks). Dans le cas de personnes atteintes par cette pathologie, la présence de l’irisine était quasiment indétectables. En revanche, chez les sujets sains, l’irisine était facilement détectable. La production de la molécule pourrait donc être détruite lors du développement de la maladie dans le corps.
“Dans leur ensemble, ces expériences suggèrent que l’exercice peut protéger de la démence en provoquant une augmentation de la quantité d’irisine dans le cerveau”, explique Ottavio Arancio, professeur à la Columbia University ayant en partie conduit cette étude. Menée uniquement sur des souris de laboratoires, la recherche ne peut garantir des résultats similaires sur l’homme. Mais dans le cas de personnes touchées par la maladie d’Alzheimer, cette découverte pourrait être salutaire, même si d’autres recherches sont nécessaires pour confirmer ce constat.
L’activité physique améliore la réflexion des séniors
Une nouvelle étude américaine publiée dans Neurology révèle que les personnes âgées qui font plus d'activités physiques que la moyenne conservent davantage leurs capacité de réflexion et de mémoire que les autres, et ce sans forcément pratiquer des exercices physiques au quotidien. Il peut s'agir simplement d'une activité routinière comme le ménage ou le bricolage. Les chercheurs de l'université de Rush à Chicago ont sélectionné un échantillon de 454 personnes âgées. Pendant vingt ans, les participants ont subi des examens physiques ainsi que des tests de pensée et de mémoire. Sur les 454 personnes, 191 étaient atteintes de démence. Les scientifiques ont ensuite mesuré le niveau d'activité physique des participants, sur une période moyenne de deux ans avant leur décès. Les chercheurs ont constaté que les participants dont les mouvements quotidiens étaient plus nombreux présentaient de meilleures capacités de réflexion et de mémoire. Toutes les personnes participantes avaient accepté de faire don de leur cerveau pour la recherche après leur décès. Les chercheurs ont donc procédé à une analyse de leur tissu cérébral post mortem. Cette analyse a permis aux scientifiques d'affirmer l'hypothèse qu'ils avaient émise. L'activité physique permet aux personnes âgées de conserver davantage leurs fonctions mnémotechniques, et ce même pour celles présentant des lésions cérébrales ou des biomarqueurs liés à la démence.
AFP