Sortie du glyphosate : "On n'y arrivera pas" à 100 % en trois ans, selon Macron
Le président Emmanuel Macron a déclaré ce jeudi que la France ne parviendrait pas à se passer "à 100 %" du glyphosate dans les trois ans comme il s'y est engagé, interrogé lors d'un débat-citoyen à Bourg-de-Péage (Drôme).
Lors du renouvellement de l'autorisation du glyphosate pour cinq ans par l'Union Européenne en novembre 2017, Emmanuel Macron avait tweeté :
J’ai demandé au gouvernement de prendre les dispositions nécessaires pour que l’utilisation du glyphosate soit interdite en France dès que des alternatives auront été trouvées, et au plus tard dans 3 ans. #MakeOurPlanetGreatAgain
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 27 novembre 2017
Mais il ne pourra pas tenir sa promesse avant 2019, se rendant compte que le délai est infaisable.
"Ça tuerait notre agriculture"
"Je sais qu'il y en a qui voudraient qu'on interdise tout du jour au lendemain. Je vous dis : un, pas faisable et ça tuerait notre agriculture. Et même en trois ans on ne fera pas 100 %, on n'y arrivera, je pense pas", a-t-il déclaré, encourageant les "productions alternatives" pour ne plus utiliser cet herbicide.
"Et de l'autre côté, il y en a qui ne voulaient pas bouger du tout. On a réussi à faire bouger beaucoup de gens", a-t-il ajouté.
Il a rappelé qu'un "contrat de confiance" allait être signé. "On va évaluer et on va aider ceux qui bougent", a-t-il assuré.
Le débat sur la potentielle dangerosité du glyphosate a été relancé récemment par l'annulation en justice d'une autorisation de mise sur le marché du Roundup Pro 360, herbicide à base de glyphosate.
Favoriser les alternatives non chimiques
"Il a été montré qu'il y a des doutes. Il n'y aucun rapport indépendant ou pas indépendant qui a montré que c'était mortel", a affirmé Emmanuel Macron. Mais "à partir du moment ou je pense que c'est pas bon, j'ai envie qu'on s'en sépare".
"Il y a des secteurs où il y a des alternatives. Il faut au maximum avoir des alternatives non chimiques et en s'organisant autrement", a-t-il plaidé.
En novembre 2017, l'Union européenne avait renouvelé son homologation pour cinq ans, mais Emmanuel Macron s'est engagé à le bannir en France d'ici à 2021.
"L'Europe voulait nous remettre quinze ans d'autorisation. C'est parce que la France s'est battue qu'on a obtenu cinq ans" pour sortir du glyphosate dans l'UE, a-t-il souligné.
Les défenseurs de l'environnement ont critiqué le gouvernement pour avoir refusé d'inscrire dans la loi l'interdiction de ce pesticide.
Quelques 8 800 tonnes de glyphosate ont été vendues en France en 2017.
Photo : © EMMANUEL FOUDROT - POOL/AFP