L'Inra lance un programme pour trouver des alternatives aux produits phytosanitaires
L’Institut national de la recherche agronomique (Inra) vient d’annoncer dans un communiqué qu’elle allait lancer un programme prioritaire de recherche intitulé "Cultiver et Protéger Autrement". Le but : développer et trouver des alternatives aux produits phytosanitaires.
Les pesticides comme les herbicides, fongicides ou insecticides servent à détruire les mauvaises herbes ou à éloigner les espèces nuisibles des cultures agricoles. Mais ces substances ont des effets désastreux sur la santé et l’environnement. Face à ce constat, l’étude annoncée par l’Inra le 22 février est essentielle pour trouver des alternatives réalisables au niveau national.
Objectif 2030-2040
Cette recherche est une bonne nouvelle même si l’Inra prévient : "on sait qu’il faut environ 10 à 15 ans pour que des projets de recherche aient un impact en termes d’innovation ou de changement de pratiques".
Cette étude est élaborée "dans la perspective de préparer la période 2030-2040, l’objectif est de déployer des recherches fondamentales et d’élaborer des outils structurants dont les résultats construiront les solutions de demain pour réduire fortement et se passer des pesticides".
Des alternatives existent déjà
Les leviers d’action privilégiés sont tournés vers l’agroécologie et le biocontrôle. Il est question de repenser dans son intégralité la chaîne de culture y compris la transformation et la commercialisation. Mais surtout de développer "la prophylaxie (en santé des plantes, cela fait référence à l’ensemble des pratiques permettant de diminuer la pression des bioagresseurs comme les adventices, maladies ou insectes...), notamment en favorisant les régulations biologiques", précise le rapport.
"Plusieurs principes prophylactiques (ce qui permet de prévenir l’apparition d’une maladie), mobilisables en production végétale, sont d’ores et déjà connus : diversifier les rotations, utiliser des variétés résistantes et compétitives vis-à-vis des mauvaises herbes, associer plusieurs variétés complémentaires sur ces caractères, cultiver simultanément plusieurs espèces dans une même parcelle, (...) raisonner le travail du sol pour maîtriser les adventices (mauvaises herbes) etc.", rappelle l’Inra.
L’intelligence artificielle dans l’agriculture ?
D’autres méthodes, plus innovantes, pourraient être mises en place.
"Il est envisagé par exemple de coupler capteurs biologiques et intelligence artificielle pour suivre en temps réel l’apparition et le développement des bioagresseurs et aider ainsi à la conduite des cultures", lit-on dans le rapport de l'Inra.
Pour ce programme de plus de 30 millions d’euros, l’Inra travaillera aux côtés du Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, le Secrétariat général aux investissements et l’Agence nationale de la recherche mais aussi d'acteurs de la recherche publique et privée.