Du plastique jusqu’au coeur des abysses sous-marines
Des chercheurs ont fait une découverte stupéfiante : pour la première fois ils ont découvert du microplastique dans les entrailles de mini crustacés vivant à près de 11 km de profondeur.
La pollution plastique est omniprésente dans le monde et jusque dans les océans. Celle que l’on voit moins c’est la pollution au microplastique, des petits bouts de plastique ingérés par les hommes mais aussi les animaux. Des chercheurs ont révélé qu’elle était présente jusqu’au coeur des abysses sous-marines du Pacifique.
Du microplastique retrouvé dans chaque crustacé
Les particules de microplastique sont des résidus issus de la décomposition de plastique de toute sorte. Ils ont une dimension inférieure à 5 millimètres et peuvent donc être présents dans les cours d’eau puis ingérés par les êtres vivants.
Cette étude a été menée dans six localisations au sein de l’Océan Pacifique, dans des zones de fosses entre 7 km à 11 km. Les auteurs de l’étude, publiée le mercredi 27 février dans la revue Royal Society Open Science, ont disséqué 90 spécimens d’amphipodes lysianassidés, des petites crevettes vivant dans les profondeurs sous-marines.
Sur les 90 individus, 65 amphipodes (plus de 72%) contenaient au moins une microparticule dans son organisme. Un constat qui a stupéfait les chercheurs, loin d’imaginer que les microplastiques seraient présents dans tous ces organismes marins vivant dans les endroits les plus profonds de la terre.
Contamination de l'ensemble des fosses sous-marines
Et cette contamination au microplastique concerne tous les sites. En effet, pas moins de 50% des spécimens collectés à près de 7.000 mètres de profondeur dans la fosse des Nouvelles-Hébrides avaient ingéré du plastique, à 100% chez ceux capturés à près de 11.000 mètres dans la fosse des Mariannes, la plus profonde connue.
Une observation qui a fait réagir les chercheurs : "le point essentiel est qu'on trouve (les microplastiques) systématiquement dans des animaux tout autour du Pacifique à des profondeurs extraordinaires. C'est partout. Il est temps d'accepter que les microparticules de plastique sont partout", déplore à l'AFP Alan Jamieson, chercheur en écologie marine à l'université britannique de Newcastle.
- AFP