Du plastique dans les coquilles Saint-Jacques !
Invitée de choix lors des repas de fêtes de fin d’année, la coquille Saint-Jacques n’a pas fini de faire parler d’elle ! Une récente étude a révélé que l’organisme de ce mollusque était infesté de milliards de nanoparticules de plastique.
Depuis plusieurs années, les déchets de matière plastique envahissent et polluent les eaux du monde entier. Dans les océans, ils se décomposent en petits fragments appelés nanoparticules. Plus grandes que des atomes et plus petites que des cellules, ces miettes sont ingurgitées par les animaux marins et empoisonnent ainsi toute la chaîne alimentaire jusqu'à menacer la santé humaine. Ce fléau affecte les coquilles Saint-Jacques selon une étude publiée lundi 3 décembre dans la revue américaine Environmental Science & Technology.
Des milliards de nanoplastiques absorbés en quelques heures
Les travaux, menés par des scientifiques de l’Université de Plymouth (Royaume-Uni), pointent du doigt l'absorption de ces nanoparticules par les coquilles Saint-Jacques.
"Pour cette expérience, nous devions développer une approche scientifique entièrement nouvelle", explique Maya Al-Sid-Cheikh, principale auteure de l’étude.
Pour ce faire, les chercheurs ont confectionné des nanoplastiques en laboratoire et les ont étiquetés afin de suivre leur trace dans les organismes des coquilles Saint-Jacques. Les mollusques ont ensuite été confrontés aux mêmes concentrations de plastique que celles retrouvées dans les mers. Résultat : les coquilles Saint Jacques les absorbent en quelques heures seulement ! Des milliards de particules se sont répandues dans les intestins des mollusques après six heures d’exposition. Les chercheurs ont ensuite baigné ces fruits de mer dans une eau plus propre. Et ce n’est qu’au bout de 14 jours que les microplastiques ont disparu et il a fallu 48 jours pour que les plus gros fragments s'évaporent.
Coquilles Saint-Jacques utilisées lors de l’étude - © University of Plymouth
Cependant, l’impact de ces particules ultra fines sur la santé humaine n’a pas été évalué. Pour cela, il faudrait "comprendre comment les particules de plastique sont absorbées au travers des membranes biologiques et s’accumulent dans les organes internes", estime Ted Henry, professeur de toxicologie environnementale à l’Université Heriot-Watt (Royaume-Uni). Et d’ajouter : "les particules de plastique radiomarquées mises au point à Plymouth constituent la preuve la plus convaincante à ce jour du niveau d’absorption des particules de plastique dans un organisme marin".
La technique innovante utilisée dans cette expérience pourrait évaluer le niveau d'absorption du plastique par d’autres organismes.