Une hygiène excessive dans les établissements de santé favorise la résistance aux antibiotiques
Un espace trop confiné et des mesures d'hygiène trop strictes dans les hôpitaux renforcent la résistance des bactéries aux médicaments antibiotiques, révèlent des chercheurs autrichiens.
Parue dans la revue Nature Communications, cette nouvelle étude menée par l'Institut de biotechnologie environnementale de l'Université technologique de Graz (Autriche), a observé l'évolution de l'ensemble des micro-organismes résistants aux antibiotiques au sein d'un établissement hospitalier.
Des bactéries diversifiées dans les zones très propres
Les recherches se sont basées sur une comparaison des mesures d'hygiène instaurées dans trois services différents de l'hôpital universitaire de Graz : l'unité de soins intensifs du département de médecine interne, les "salles blanches" de recherche scientifique dotées d'un contrôle microbien rigoureux, et les bâtiments publics et privés, qui à l'inverse ne pratiquent quasiment aucun contrôle microbien. Les recherches montrent que si la diversité microbienne diminue dans les zones où le niveau d'hygiène est élevé, la diversité des bactéries résistantes aux antibiotiques augmente. Les résultats indiquent donc qu'une diversité microbienne stable dans les zones cliniques contrecarre la propagation des bactéries résistantes.
L'aération régulière, les plantes d'intérieur et la réduction des agents nettoyants antibactériens constituent des premières pistes encourageantes pour maintenir ou améliorer la diversité microbienne, estime le Dr Alexander Mahnert, directeur d'études à l'Institut de biotechnologie environnementale de l'Université technique de Graz.
Véritable fléau sanitaire, la résistance aux antibiotiques représente l'un des facteurs de hausse de mortalité dans le monde et peut toucher n'importe qui, à tout âge. L'Organisation Mondiale de la Santé considère ce phénomène comme "l'une des plus graves menaces pesant sur la santé mondiale, la sécurité alimentaire et le développement."
L'aération régulière, les plantes d'intérieur et la réduction des agents nettoyants antibactériens constituent des premières pistes encourageantes pour maintenir ou améliorer la diversité microbienne, estime le Dr Alexander Mahnert, directeur d'études à l'Institut de biotechnologie environnementale de l'Université technique de Graz.