Les Académies de médecine et de pharmacie s’unissent contre l’homéopathie

L’homéopathie n’en finit pas d’alimenter les débats.
L’homéopathie n’en finit pas d’alimenter les débats.
Par Hanen Slimani publié le
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Dans un communiqué publié cette semaine, relayé par Le Figaro, les Académies de médecine et de pharmacie fustigent la démocratisation de la pratique de l'homéopathie qu’elles jugent inefficace.

L’homéopathie n’en finit pas d’alimenter les débats. Depuis plusieurs mois, de nombreuses organisations médicales s’insurgent contre la démocratisation de cette pratique. En février dernier, le Collège des médecins généralistes invitait, via un communiqué, l’Assurance maladie à cesser le remboursement de cette médecine alternative. Cette fois-ci, c’est l’Académie de médecine et celle de pharmacie qui ont publié un communiqué, relayé par le journal Le Figaro, dans lequel elles exigent l’application d’un certain nombres de règles dans la pratique de l’homéopathie.

D’importantes exigences

Près d’un an après la publication d’une tribune signée par 124 médecins exigeant l’exclusion des disciplines dites “ésotériques” comme l'homéopathie du champ médical, les Sages renouvellent leur engagement.

L’Académie de médecine a voté à 56 voix contre 16 (dont 8 absents) pour l’adoption de ce communiqué. L’un des plus aboutis et incisifs depuis le début de l’engagement des médecins dans cette bataille. L'Académie de médecine demande la fin du remboursement de l’homéopathie par la Sécurité sociale. Elle exige également davantage de responsabilité des praticiens qui la pratiquent. Pour les Sages, les médecins doivent avoir conscience de l'effet placebo et devraient en informer les patients.

Autre requête : que les fabricants indiquent sur le conditionnement qu’aucune efficacité n’est scientifiquement prouvée. Enfin, l’Académie souhaite que les autorités compétentes ne délivrent plus de diplôme universitaire dédié en faculté de médecine, de pharmacie ou école vétérinaire.

Les pharmaciens se joignent à la bataille

C’est une première en la matière : les pharmaciens se joignent aux médecins dans leur bataille contre l’homéopathie. Hormis quelques personnalités, aucune organisation pharmaceutique reconnue ne s’était jusqu’ici exprimée. "Nous sommes heureux de voir que les deux académies se positionnent clairement. Il est temps que les pouvoirs publics et les instances ordinales en prennent acte !", explique le Dr Jeremy Descoux, cardiologique et président du collectif Fakemed. Il ajoute : “Prescrire et délivrer de l’homéopathie, c’est en accepter les prémisses; et quand on propose de l’homéopathie à un patient on est au minimum ambigu”. Le médecin requiert plutôt l’usage de pratiques non médicamenteuses.

Si l’avis des médecins se fait très tranché sur le sujet, pour les patients il en est tout autre. Près de 70 % des Français font confiance à l'homéopathie.