Vêtements d'occasion en ligne : bons pour l'environnement, bons pour le business

L'achat en ligne de vêtements d'occasion a mis un coup de vieux aux friperies
L'achat en ligne de vêtements d'occasion a mis un coup de vieux aux friperies
Par AFP /Relaxnews publié le
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En plein développement, l'achat en ligne de vêtements d'occasion a mis un coup de vieux aux friperies, et constitue une façon responsable de consommer, ses promoteurs y voyant en outre un prometteur réservoir de croissance.

Selon l'observatoire économique de la Fédération française du prêt-à-porter féminin (FFPAPF), le marché de seconde main est évalué à un milliard d'euros en 2018 dans l'Hexagone, avec notamment un tiers des consommateurs qui affirment avoir acheté des vêtements d'occasion sur internet.

Pour Éléonore, 31 ans, au Smic, "acheter moins cher" a été la motivation première de son arrivée sur l'application spécialisée Vinted. "Je suis également dans une démarche de consommer moins : on entasse trop de choses et ça encombre l'esprit", confie à l'AFP cette assistante d'éducation avant de conclure : "de plus, ce n'est pas écologique". Une opinion que partage Elise, médecin de 38 ans, qui s'est inscrite "dans un esprit d'écoresponsabilité et de minimalisme".

Pour Cédric Rossi, analyste chez Bryan, Garnier & Co, "on peut certes mettre en avant la motivation écologique" pour expliquer le développement de ce marché, mais ce qui y a surtout contribué, c'est l'intelligence artificielle, le numérique "qui a permis de faciliter le business 'peer to peer', celui qui met en relation un consommateur et un autre consommateur", via des applications pour smartphones, et la croissance d'acteurs de la logistique tels que Mondial Relay.

"Faire tourner"

Au delà de ces données, deux tendances lourdes ont permis l'éclosion de ce nouveau marché. La première, explique M. Rossi, "c'est que les ménages ont basculé leurs dépenses" vers moins de textile, de l'ordre de 4 % de leur revenu disponible contre 8-9 % dans les années 60. L'autre étant que les "millenials" (les 17-35 ans) sont "moins attachés à la propriété" que leurs aînés. Par ailleurs, si auparavant on achetait les vêtements dans le but de les conserver longtemps, aujourd'hui il est beaucoup plus courant de "faire tourner" sa garde-robe, même si la "fast-fashion" des Zara, H&M et consorts séduit moins.

Et M. Rossi de rappeler qu'il y a 20 ans déjà, on utilisait eBay après avoir effectué un tri dans ses placards. Aujourd'hui, un vêtement est encore vendu toutes les 20 secondes sur le site de vente aux enchères.

Pour Sarah Tayeb, responsable du pôle vendeurs chez eBay.fr, on assiste à "une nouvelle manière d'approcher la mode à la fois plus responsable et plus créative, où le vintage et le décalé viennent s'ajouter ou se substituer aux offres de la fast-fashion". Les consommateurs se tournent aussi vers LeBonCoin, et sa filiale Videdressing pour le luxe, et surtout Vinted, qui revendique 21 millions de membres répartis dans 10 pays.

300 % de croissance

Créée en Lituanie en 2008 par deux amis, l'application était arrivée à un point critique à l'été 2016, "perdant des clients et beaucoup d'argent", quand son actuel PDG, le Néerlandais Thomas Plantenga, est appelé pour redresser la société: "nous avons centralisé notre organisation à Vilnius et Berlin, fermé tous les autres bureaux, changé notre modèle économique en le rendant totalement gratuit pour les vendeurs et investi en marketing et en publicité".

Et ça marche : son volume d'affaires a dépassé en 2018 le milliard d'euros et sa croissance globale annuelle atteint 300 % ! Rien qu'en France, elle a généré 23 millions d'euros de chiffre d'affaires l'an dernier. Certes, admet M. Plantenga à l'AFP, "nous ne sommes pas encore rentables mais notre objectif est de nous développer dans le plus de pays possible".

Le but est effectivement de "faire du volume, explique Cédric Rossi, puisqu'ils prennent une commission sur chaque vente, donc ils vous facilitent au maximum le processus de revente, et ça encourage de plus en plus de consommateurs à le faire". Un virage que Videdressing a également pris puisque le site propose désormais "une commission à 0 % pour les ventes jusqu'à 150 euros", soit "près de 85 % des articles en vente sur le catalogue".

 

The North Face et Raeburn font équipe autour d'une capsule éco-responsable


Utiliser des produits qui ne servent plus pour en créer de nouveaux, et ainsi réduire sa production de déchets et son empreinte sur l'environnement : tel est le projet qui rassemble The North Face et Raeburn en ce printemps 2019. Les deux marques ont uni leur savoir-faire pour imaginer une collection d'accessoires éco-responsables faits à la main à partir d'équipements recyclés.
En détails, The North Face et Raeburn ont utilisé des chutes de vieilles tentes pour concevoir trois sacs déclinés dans des teintes vives, dominées par le jaune : le Tote bag, le sac Drawstring, et le sac Rae. Les trois articles affichent la couleur avec le désormais célèbre slogan de Raeburn : "Réduire, Réutiliser, Recycler, Raeburn".
"The North Face a toujours inspiré un mouvement global d'exploration et de conservation depuis 50 ans et nous sommes extrêmement fiers de collaborer sur ce projet spécial, en appliquant notre philosophie 'Raemade' pour transformer des tentes en sacs uniques. Chez Raeburn, nous adorons travailler avec de nouvelles marques, de nouveaux designers afin de susciter des changements positifs dans l'industrie", explique Christopher Raeburn.
La collection est d'ores et déjà proposée à la vente, en édition limitée, à des prix compris entre 90€ et 150€ selon le modèle choisi.