Passage définitif à l'heure d'été : quelles conséquences sur le sommeil des enfants ?

Le passage à l'heure d'été risque d'impacter fortement le sommeil des enfants.
Le passage à l'heure d'été risque d'impacter fortement le sommeil des enfants.
Par AFP /Relaxnews publié le
14193 lectures

Les Français ont récemment voté pour la suppression du changement d'heure, avec une nette préférence pour passer définitivement à l'heure d'été. Quelles seraient les conséquences d'une telle décision sur le sommeil des enfants ? On fait le point avec la spécialiste du sommeil Sylvie Royant-Parola.

Dimanche 31 mars à 2 heures du matin, nous avancerons nos montres d'une heure. Si les Français sont habitués depuis 1976 à ce rituel qui consiste à changer d'heure deux fois dans l'année, cela pourrait bientôt être la fin. La récente consultation citoyenne organisée par l'Assemblée nationale à laquelle ont participé 2 millions de Français a en effet révélé que plus de 80 % des habitants de l'Hexagone souhaitaient supprimer le changement d'heure. Une majorité s'est par ailleurs prononcée en faveur d'un passage définitif à l'heure d'été.

Un décalage permanent

Concrètement, cela signifie que si l'on reste à l'heure d'été, il y aura un décalage permanent de deux heures avec l'heure solaire. En plein hiver, le soleil ne devrait donc pas se lever avant 9h45, voire 10h. Le rythme circadien des enfants, pour qui la classe démarre aux alentours de 8h30, risque d'être perturbé. D'autant plus que, comme nous l'explique la psychiatre et spécialiste du sommeil Sylvie Royant-Parola, ces derniers sont moins disposés que les adultes à accuser le coup.

"Les enfants, surtout les petits, sont par nature des couche-tôt, lève-tôt. Il est donc probable qu'ils aient seulement besoin de huit ou dix jours pour se caler sur le nouvel horaire, comme cela sera le cas la semaine prochaine. Mais pour les enfants qui sont plutôt du soir, environ 20%, le réveil risque d'être plus difficile. Si on passe définitivement à l'heure d'été, le décalage risque de s'accroître et ces perturbations peuvent se répercuter à l'adolescence et à l'âge adulte", explique la spécialiste.

Eviter les écrans le soir

Faudrait-il retarder l'heure de début des cours pour les enfants en cas de passage définitif à l'heure d'été ? Cette question a fait l'objet d'un débat en France en janvier dernier, après que la présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse a suggéré au ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer de retarder le début des cours au lycée d'une heure (9h au lieu de 8h).

"Les enfants, surtout les petits, sont par nature des couche-tôt, lève-tôt. Il est donc probable qu'ils aient seulement besoin de huit ou dix jours pour se caler sur le nouvel horaire, comme cela sera le cas la semaine prochaine. Mais pour les enfants qui sont plutôt du soir, environ 20%, le réveil risque d'être plus difficile. Si on passe définitivement à l'heure d'été, le décalage risque de s'accroître et ces perturbations peuvent se répercuter à l'adolescence et à l'âge adulte", explique la spécialiste.

Mais, comme le fait remarquer Sylvie Royant-Parola, appliquer cette solution aux plus jeunes enfants semble plus compliqué : "Dans ces cas-là, c'est aussi les horaires de travail de parents et tous les horaires de la société qu'il faudrait changer. D'autant plus que l'enfant, qui en principe ne connaît pas la grasse-matinée, se réveillera bien avant 9h."

Pour limiter au maximum les perturbations sur le cycle de sommeil des enfants, on peut instaurer des règles à la maison (ou les renforcer) : déterminer des consignes précises avec un horaire précis de coucher y compris le week-end, même s'il fait jour plus tard le matin. "On peut également compenser l'excès de lumière le soir par l'absence d'exposition aux écrans", précise la Dre Royant-Parola.