Allergies : 10 idées reçues au banc d'essai

Allergies : 10 idées reçues au banc d'essai
Allergies : 10 idées reçues au banc d'essai
Par AFP /Relaxnews publié le
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L'Organisation mondiale de la santé prévoit qu'en 2050, 50 % de la population sera affectée par au moins une allergie. En France, ce sont près de 30 % qui en souffrent, soit 18 millions de personnes, aujourd'hui, contre 2 à 3 % en 1970. Christine Rolland, directrice de l'association Asthme & allergies, décrypte les idées reçues sur cette maladie.

Les allergies sont plus présentes au printemps qu'en hiver

FAUX. Les allergies sont présentes toute l'année. On répertorie des allergies aux acariens, aux poils d'animaux, aux moisissures, aux aliments, aux médicaments, l'asthme allergique et les allergies cutanées.

Il y a plus de personnes allergiques à la campagne qu'en milieu urbain

FAUX. Les allergies sont plus fréquentes en milieu urbain, notamment à cause d'une conjonction de facteurs. L'un d'entre eux, la pollution atmosphérique, aggrave l'allergie aux pollens.

Si l'on éternue beaucoup au printemps, on est forcément allergique

VRAI ET FAUX. L'éternuement n'est pas le seul signe d'allergie. Si au printemps, on éternue et que l'on a le nez qui coule ou qui est bouché, les yeux qui démangent et moins d'odorat, on peut raisonnablement penser à l'allergie.

L'augmentation de la fréquence des allergies est due à l'environnement

VRAI. Une hypothèse relie la modification de notre flore intestinale et respiratoire à la diminution de la biodiversité de notre environnement. Cette modification provoque une rupture de notre tolérance, qui définit l'allergie. Mais il existe d'autres facteurs qui interviennent dans l'apparition des allergies. En premier lieu, le tabagisme (actif et passif) ainsi que d'autres types de pollution atmosphérique extérieure et intérieure, la modification du mode alimentaire.

Il faut faire un test cutané pour savoir à quoi on est allergique

VRAI. En plus d'un interrogatoire précis sur les circonstances d'apparition des signes de l'allergie, les tests cutanés et/ou si nécessaire une prise de sang pour doser les "IgE spécifiques" permettent d'identifier le ou les allergènes responsables. Ils peuvent être pratiqués dès le plus jeune âge.

L'air intérieur est moins pollué que l'air extérieur

FAUX. L'environnement intérieur est 5 à 10 fois plus pollué que l'extérieur. Dans les lieux clos, plusieurs allergènes sont susceptibles de provoquer des réactions allergiques (acariens, poils d'animaux, moisissures...). À ces allergènes s'ajoutent les "polluants domestiques" utilisés au quotidien. Ces polluants fragilisent les occupants et augmentent le risque d'apparition de symptômes allergiques (tabac, produits d'entretien, désodorisants...).

Les séniors ne peuvent pas devenir allergiques

FAUX. Contrairement aux idées reçues, l'allergie peut survenir aussi chez les séniors, à 60 ans ou plus tard encore. Malheureusement, leurs symptômes sont souvent attribués à d'autres causes que l'allergie, retardant la prise en charge et le retour à des conditions de vie normales.

Les allergies non traitées n'ont pas de graves conséquences

FAUX. Une rhinite allergique "banale ", par exemple (éternuements, nez bouché, nez qui coule, yeux qui piquent), peut évoluer vers des problèmes respiratoires bronchiques potentiellement graves : 30 % des rhinites allergiques non traitées évoluent en asthme.

Le traitement antihistaminique permet une vie normale

VRAI ET FAUX. Le traitement antihistaminique peut soulager efficacement des symptômes, mais il est parfois insuffisant. En fonction du type et de la sévérité de l'allergie, il est possible d'avoir recours à l'immunothérapie allergénique (désensibilisation).

La phytothérapie et l'homéopathie sont des traitements efficaces

FAUX. Dans l'état actuel des connaissances scientifiques, on ne peut pas affirmer que ces traitements permettent de soigner les allergies. Ils peuvent être utilisés en complément, mais ne remplacent pas les traitements traditionnels, car ils n'ont pas fait la preuve de leur efficacité.