Maladies cardiovasculaires, décès… les plats ultra-transformés, de véritables poisons pour la santé
La consommation excessive de plats industriels ultra-transformés augmenterait le risque de décès et de maladies cardiovasculaires, alertent deux nouvelles études européennes.
Depuis quelques années, les habitudes alimentaires des consommateurs inquiètent les scientifiques, qui ont établi, selon la classification NOVA, quatre groupes d’aliments : peu ou pas transformés, ingrédients culinaires, transformés et ultra-transformés. Ces derniers, omniprésents dans l’alimentation industrielle, regorgent de colorants, d’additifs, d’exhausteurs de goût voire de composés provenant des emballages en plastique et autres matériaux de contact. Des plats à réchauffer qui, consommés de manière excessive, nous tuent à petit feu.
Parues jeudi 30 mai dans le British Medical Journal, deux études ont démontré que la consommation de plats ultra-transformés pouvaient augmenter les risques de décès et de maladies cardiovasculaires.
Des conclusions inédites
Steaks végétaux reconstitués, barres chocolatées ou encore soupes en brique.... ces produits, qui grouillent d’additifs et de conservateurs en tout genre, peuvent également se caractériser par une qualité nutritionnelle plus faible selon les gammes. Plus riches en sel, en sucre et en graisses saturées, ces produits industriels contiennent moins de fibres et de vitamines.
La première étude, menée par des chercheurs de plusieurs universités espagnoles, a suggéré un lien entre mortalité et consommation d’aliments ultra-transformés. Réalisée sur près de 20.000 universitaires âgés de 38 ans en moyenne, les résultats ont montré que la consommation de plus de 4 portions de produits ultra-transformés par jour augmentait le risque de mortalité de 62 %, toutes causes confondues, en comparaison à une consommation plus faible (moins de 2 portions par jour).
Des conclusions inédites
Steaks végétaux reconstitués, barres chocolatées ou encore soupes en brique.... ces produits, qui grouillent d’additifs et de conservateurs en tout genre, peuvent également se caractériser par une qualité nutritionnelle plus faible selon les gammes. Plus riches en sel, en sucre et en graisses saturées, ces produits industriels contiennent moins de fibres et de vitamines.
Pour obtenir ces conclusions inédites, les chercheurs de la cohorte NutriNet-Santé ont suivi l’alimentation de plus de 100 000 participants pendant près de dix ans (entre 2009 et 2018). L’équipe de scientifiques a évalué l’absorption de 3300 aliments et boissons classés selon leur taux de transformation industrielle. Le verdict est sans appel : la consommation d’aliments transformés à un degré élevé a été associée à un risque plus important de maladies cardiovasculaires. A l’issue de l’étude, 1409 des consommateurs d’aliments ultra-transformés souffraient de maladies cardiovasculaires, dont 665 cas de maladies coronariennes et 829 cas de maladies cérébro-vasculaires.
D’autres facteurs en cause
La qualité nutritionnelle des aliments ultra-transformés ne serait pas le seul facteur de risque de maladies cardiovasculaires, l’étude ne montrant pas de lien direct. "Les résultats tiennent compte d’un grand nombre de facteurs sociodémographiques et liés au mode de vie dont l’âge, le sexe, le tabagisme, la consommation d’alcool, le niveau d’étude, l’activité physique ainsi que le statut pondéral, les comorbidités métaboliques et les antécédents familiaux", mettent en garde les chercheurs de l’Inserm.
Ces travaux corroborent les allégations de nombreuses études antérieures, liant les plats industriels à un risque d’hypertension artérielle, de surpoids, d’obésité, voire de cancers.
Alors que le Haut Conseil de Santé Publique (HCSP) s’engage à réduire de 20 % la consommation d’aliments ultra-transformés en France d’ici 2022, pour l’heure, Santé Publique France, notamment avec la mise en place de l’outil Nutri Score, recommande de privilégier les aliments bruts ou peu transformés.