Réduire sa consommation de viande au quotidien pourrait allonger l'espérance de vie
Une nouvelle étude américaine suggère que diminuer sa consommation de viande rouge à raison d'une demi-portion par jour réduit les risques de mortalité, toutes causes confondues.
Le "flexitarisme", terme qui désigne les personnes qui consomment peu de viande ou de poisson, a le vent en poupe. Mais ce changement de régime a-t-il un impact sur notre santé ? Oui, répond une nouvelle étude américaine publiée dans le Bristih Medical Journal. Et en particulier pour la viande rouge.
"Les données suggèrent que le remplacement de la viande rouge par d'autres sources de protéines, comme la volaille, le poisson, les noix, les légumineuses, les grains entiers et même les légumes, peut réduire le risque de décès prématuré", note Frank B Hu, professeur en nutrition et en épidémiologie à la Harvard T.H. Chan School of Public Health, qui a dirigé la recherche. L'étude a porté sur les habitudes alimentaires et le risque de mortalité de 53.553 femmes et 27.916 hommes aux États-Unis entre 1986 et 2010. Pendant huit ans, les participants ont dû indiquer via des questionnaires la quantité de viande quotidienne qu'ils consommaient. Les chercheurs ont ensuite comparé ces données aux taux de mortalité, en se référant aux registres de l'état civil et à l'index national des décès.
Un risque de mortalité accru de 10 %
Les augmentations de la consommation de viande rouge sur huit ans ont été associées à un risque de mortalité plus élevé au cours des huit années suivantes chez les femmes et les hommes. Les résultats montrent qu'une augmentation de la consommation totale de viande rouge d'au moins une demi-portion par jour (sachant qu'une portion entière équivaut environ à 85g de boeuf ou d'agneau) est associée à un risque de mortalité de 10 % plus élevé. Ce risque passe à 13 % lorsqu'il s'agit de viande rouge transformée.
L'étude comporte toutefois quelques limites, à commencer par le fait que les données relatives aux quantités de viande ingérées ont été recueillies à partir d'auto-déclarations et que les participants étaient tous des professionnels de santé. Bien que des études antérieures aient déjà montré des liens entre une consommation élevée de viande rouge et l'augmentation des risques cardiovasculaires, cette recherche n'a été menée qu'aux Etats-Unis, où la composition de la viande s'avère différente de celle que l'on consomme en Europe. D'autres recherches à plus large échelle et dans d'autres pays sont donc nécessaires pour étayer la théorie décrite dans cette nouvelle étude.
Photo : © Luiz Henrique Mendes / IStock.com