Yvelines : des tonnes de poissons morts dans la Seine après l'incendie d'une station d'épuration

Yvelines : des tonnes de poissons morts dans la Seine après l'incendie d'une unité d’une station d'épuration
Yvelines : des tonnes de poissons morts dans la Seine après l'incendie d'une unité d’une station d'épuration
Par La rédaction publié le
1236 lectures

C’est le quatrième incident en un an et demi pour la station d'épuration d'Achères dans les Yvelines. Et cette fois-ci, elle a causé la mort de 3 tonnes de poissons dans la Seine.

Nouvelle controverse pour la station d'épuration d'Achères dans les Yvelines. "Quatre incidents en 18 mois, c'est beaucoup", a déploré ce mardi la secrétaire d'Etat au ministère de la Transition écologique Emmanuelle Wargon suite à l'incendie du 3 juillet dernier ayant provoqué une vaste pollution de la Seine. Une situation inacceptable selon elle.

"L'Etat est garant de la qualité de l'eau (...), on ne peut pas continuer à constater des incidents", a-t-elle lancé lors d'un point presse, après avoir rencontré des représentants du Syndicat interdépartemental pour l'assainissement de l'agglomération parisienne (Siaap) qui gère le site. "Le Siaap est en train de travailler sur les causes (...), sur comment on fait pour passer l'été".

Pour rappel, ce site classé Seveso "seuil haut" en raison de risques toxiques a déjà connu depuis février 2018 trois incendies et un dégagement de fumées suite à un mélange de produits chimiques.

5 tonnes de poissons morts

Cet dernier incident arrive "au plus mauvais moment", estime l'association de protection de l'environnement Robin des Bois dans un communiqué. "La Seine est en période d'étiage et les égouts de l'ouest parisien reçoivent cet été de lourdes charges de poussières de plomb consécutives à l'incendie de Notre-Dame de Paris", assure l'association.

Au total, 5 tonnes de poissons morts ont déjà été repêchées en aval de la station depuis mercredi. En cause : le manque d'oxygène après le rejet dans la Seine d'eaux chargées en matière organique, dû à l'arrêt du fonctionnement de l'unité de retraitement incendiée. Une véritable hécatombe. En plus de la catastrophe écologique, les riverains ont été choqués par cette macabre découverte, d’autant plus que l’odeur laissée par cette décimation était devenue presque insupportable.

Et la suite reste incertaine pour la faune piscicole. Car si le retour d'un taux d'oxygène "propice au développement" des poissons remonte au "vendredi 5 juillet, 16H00", assure le Siaap dans un communiqué, l'analyse des impacts sur la biodiversité peut prendre "plusieurs semaines", a précisé la ministre.

"Nous n'avons pas encore connaissance du préjudice, mais s'il y a préjudice direct ou indirect à indemniser, on indemnisera", a-t-elle assuré.

Le 11e incident depuis 2017

Selon l'association Robin des Bois, il s’agit du 11e incident (incendie, fuite ou rejet de méthane) survenu sur le site d'Achères depuis avril 2017.  

Comme l’a souligné le préfet des Yvelines Jean-Jacques Brot, "le Siaap va reconstituer les frayères et réempoissonner le fleuve, comme le prévaut le principe du pollueur/payeur". Le syndicat s'est également engagé à poursuivre "si nécessaire tout l'été le ramassage des poissons morts qui pourraient encore apparaître" et va étendre la zone de ramassage "jusqu'à Triel-sur-Seine".

Une enquête judiciaire a été ouverte, confiée au commissariat du secteur de Saint-Germain-en-Laye pour déterminer les causes du sinistre. Dans le même temps, une enquête interne a également été mise en place.

La station d'épuration, qui a vu le jour en 1940 et qui s'étend sur 250 hectares, est la plus grande d'Europe. Alors qu’elle traite normalement 60 % des eaux usées de l'agglomération parisienne, elle n'en traite plus que 40 % depuis le sinistre.

Avec AFP/Relaxnews