Pollution de l’air : l’Anses évoque de nouvelles particules nocives pour la santé
L’Anses a alerté sur les dangers de nouvelles particules présentes dans l’air et recommande de réduire le trafic routier.
En terme de qualité de l’air, la France fait partie des mauvais élèves de l'Union européenne, ce qui lui a valu d'être renvoyée devant la justice en 2018. Si de nombreuses études mettent en garde contre les dangers des particules fines, celles-ci ne seraient pas les seules à nuire à l’organisme. De nouvelles particules dites ultra-fines (le carbone suie et le carbone organique) présentent également un risque sanitaire, avertit ce mardi l’Agence nationale de la sécurité sanitaire (Anses).
48 000 morts chaque année
Après avoir analysé de nombreux travaux sur les particules qui composent l’air ambiant et leur impact sur la santé, l’Anses a classé ces molécules en fonction de leur composition, de leur source et de leur taille. "Les particules recouvrent un terme générique qui comprend un mélange de polluants : on a des tailles différentes et même la composition diffère selon la source", déclare à l'AFP Guillaume Boulanger, de l'unité d'évolution des risques liés à l'air au sein de l'Anses. "Nous avons regardé s'il y a des effets sur la santé en lien avec certains composés des particules ou en fonction de leur taille ou de leur source", précise-t-il.
Les conséquences sanitaires de l'exposition aux particules fines sont déjà connues. Selon l'agence Santé publique France, elle entraîne chaque année 48.000 morts prématurées dans le pays. Mais il existe aussi de nombreuses preuves "d'effets néfastes pour la santé concernant le carbone suie, le carbone organique et les particules ultra fines (taille nanométrique)", selon un communiqué de l'Anses. Ces particules sont notamment issues du trafic routier mais aussi de l'industrie ou du chauffage au bois.
Risques de cancer et impact sur le développement cognitif
"Les particules ultra fines ont des effets au niveau respiratoire ou cardiovasculaire : elles vont dans l'arbre respiratoire, jusqu'aux alvéoles et elles rejoignent la circulation sanguine", indique Guillaume Boulanger. Quant aux carbone suie et carbone organique, ils résultent de la combustion incomplète issue des moteurs, surtout diesel ou encore la combustion résiduelle de bois ou de charbon. Ils comprennent "des composés très réactifs qui vont créer des inflammations au niveau respiratoire plus importantes et ils peuvent aussi provoquer des cancers", avertit M. Boulanger.
Les conséquences sanitaires de l'exposition aux particules fines sont déjà connues. Selon l'agence Santé publique France, elle entraîne chaque année 48.000 morts prématurées dans le pays. Mais il existe aussi de nombreuses preuves "d'effets néfastes pour la santé concernant le carbone suie, le carbone organique et les particules ultra fines (taille nanométrique)", selon un communiqué de l'Anses. Ces particules sont notamment issues du trafic routier mais aussi de l'industrie ou du chauffage au bois.
"Encourager les technologies alternatives"
Pour mener à bien son enquête, l’Anses a également étudié l'impact de la composition du parc de véhicules automobiles en France sur la pollution atmosphérique. Plusieurs scénarios ont été développés concernant l’évolution du parc en 2025. Les progrès technologiques, tels que les filtres à particules sur les véhicules diesel, "permettent une diminution des émissions de particules mais sont insuffisants pour améliorer durablement la qualité de l'air", souligne Guillaume Boulanger.
"Il faut encourager des technologies alternatives, dont le véhicule électrique, mais surtout, il faut réduire le trafic par les transports en commun, la marche à pied, le vélo, l'intermodalité", insiste-t-il.