Greta Thunberg à l’Assemblée : "vous n'êtes pas obligés de nous écouter mais écoutez les scientifiques !"

Greta Thunberg à l’Assemblée contre l'inaction climatique
Greta Thunberg à l’Assemblée contre l'inaction climatique
Par Elodie-Elsy Moreau publié le
Rédactrice en chef
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Sa présence était très attendue par certains, et vivement critiquée par d’autres : Greta Thunberg est intervenue ce mardi 23 juillet à l’Assemblée au cours d’une conférence sur le climat et n’a pas hésité à ironiser sur les attaques dont elle est la cible…

Avec l’affaire de Rugy, c’était l’un des sujets les plus commentés dans la sphère politique cette semaine : la venue en France de Greta Thunberg pour une intervention devant des députés à l’Assemblée nationale. Une conférence que certains jugeaient illégitime. Cible de vives critiques, notamment liées à son âge, la militante suédoise de 16 ans a justement ironisé sur ces attaques. "Vous n'êtes pas obligés de nous écouter, nous ne sommes que des enfants après tout", a-t-elle lancé lors du débat organisé par le collectif transpartisan pour le climat "Accélérons". Invitée par Matthieu Orphelin, député non inscrit du Maine-et-Loire, l’adolescente, qui était accompagnée de militants français du mouvement Youth for Climate et d’une climatologue, a sommé les dirigeants d’écouter les scientifiques qui alertent sur la future crise écologique. "Certains ont choisi de ne pas venir ici aujourd'hui, certains ont choisi de ne pas nous écouter. C'est très bien. Vous devez obligatoirement écouter la science. C'est tout ce que nous demandons : unissez-vous derrière la science", a-t-elle insisté.

"Opérations de com’ et mensonges"

La jeune militante assure avoir étudié minutieusement le rapport du Giec contrairement à des journalistes et politiques qui avancent des "mensonges". "C'est presque comme si vous ne saviez pas, ne connaissiez pas ces chiffres, comme si vous n'aviez pas lu le dernier rapport du Giec dont dépend l'avenir de notre civilisation", a déclaré la jeune fille. "Ou peut-être n’êtes-vous simplement pas assez matures (…)". Une charge qui revient donc aux enfants explique-t-elle. Un tacle à ceux qui la jugent trop jeune pour être la porte-parole du climat. Elle a également souligné que les opérations de com’ de lutte contre le changement climatique de certains gouvernements peuvent être "plus nuisibles qu’autre chose". "Le gros danger, c’est lorsque les entreprises, les politiques font semblant d’agir alors que rien n’est fait (…). L’urgence écologique et climatique, c’est maintenant", affirme-t-elle.

Une pression contre le Ceta ?

"Nous sommes devenus les méchants, parce que personne ne veut faire les choses ou n'ose. Et pour cela, nous recevons des menaces",  a ajouté la jeune militante. 

Après cette conférence, Greta Thunberg a assisté aux questions du gouvernement juste avant le vote du Ceta, très controversé. Dans une tribune publiée par FranceInfo, Nicolas Hulot avait d'ailleurs invité les députés à voter contre la ratification de l’accord de libre échange entre le Canada et l’Union européenne, pointant du doigt les risques sanitaires et environnementaux qu’il pourrait entraîner.

Certains pensaient que la pression de la jeunesse aurait pu faire basculer les choses. "Des députés doutent encore", estimait Mr Orphelin juste avant la séance, interviewé par LCP. Mais cela n’aura pas été suffisant. L’accord a été ratifié à une courte majorité.

Photo : © Lionel BONAVENTURE - AFP

Source(s):
  • LCP
  • AFP/Relaxnews