Des niveaux élevés d’œstrogènes chez la femme enceinte pourraient favoriser l’autisme
Une nouvelle étude anglo-danoise suggère un lien entre un taux élevé d’hormones pendant la grossesse et la naissance d’enfants autistes.
En France, les troubles du spectre de l'autisme (TSA) touchent environ 700.000 personnes, dont 100.000 âgées de moins de 20 ans, selon l'Inserm. Bien que ces troubles neuro-développementaux soient en grande partie génétiques, les scientifiques poursuivent les explorations pour déterminer d’autres causes éventuelles. Une équipe de chercheurs de l'université de Cambridge (Angleterre) et du Statens Serum Institut (Copenhague, Danemark), a récemment démontré un lien entre un taux élevé d’hormones durant la grossesse et la naissances d’enfants atteints de TSA. Publiés dans le journal Molecular Psychiatry, les travaux corroborent les résultats d’une précédente étude réalisée en 2015, par les mêmes scientifiques, concernant le lien entre autisme et hormones sexuelles mâles.
Des hormones qui affectent le développement cérébral
Les experts ont analysé le liquide amniotique de 98 femmes enceintes dont l'enfant à naître était autiste, tout en les comparant à 177 autres grossesses qui ont donné naissance à des enfants non autistes. Leur objectif : évaluer les niveaux de quatre types d'oestrogènes (oestriol prénatal, œstradiol, œstrone et sulfate d'œstrone). Les chercheurs ont constaté que le lien entre les taux élevés d'œstrogènes avant la naissance et la probabilité d'autisme était encore plus important que celui des taux élevés d'androgènes observés dans l'étude réalisée en 2015.
"Cette nouvelle donnée appuie l'idée que l'augmentation des hormones stéroïdes sexuelles prénatales est l'une des causes possibles de l'autisme. La génétique en est une autre et ces hormones interagissent probablement avec des facteurs génétiques qui affectent le développement du cerveau fœtal", précise le professeur Simon Baron-Cohen, directeur du Centre de recherche sur l'autisme de l'Université de Cambridge et auteur principal de l'étude.
Pour l’heure, les chercheurs n'ont pas pu déterminer si ces taux élevés d'hormones provenaient de la femme enceinte, du foetus ou du placenta.