Voici à quoi ressemblera la traversée de Greta Thunberg vers New York
Il en sera ainsi et pas autrement : pour rejoindre New York où se tiendra le sommet sur le climat de l'ONU le 23 septembre prochain, Greta Thunberg ne prendra pas l’avion. Elle s’y rendra à bord d’un petit voilier de course, qui sera dirigé par le skipper allemand Boris Herrmann. Détails de ce voyage hors du commun.
Le sommet sur le climat de l'ONU se déroulera le 23 septembre prochain. Le but de cette rencontre : trouver des solutions à l’urgence climatique et atteindre les objectifs de l'Accord de Paris. Invitée à y participer par Antonio Guterres, le secrétaire général de l'ONU, Greta Thunberg a refusé de s'y rendre en avion. La figure de proue des jeunes écologistes l’a décidé, elle rejoindra New York via une croisière transatlantique. Au programme : deux semaines à l'étroit, à manger des aliments lyophilisés. Une expérience qui sera faible en émission carbone mais aussi en confort.
"J'ai essayé le voilier hier et c'était très amusant. Ça va être une sacrée aventure", a déclaré la jeune suédoise à l'AFP à bord du Malizia II, un bateau de course de 18 mètres amarré dans le port de Plymouth, dans le sud du Royaume-Uni. Pierre Casiraghi, fils de la princesse Caroline de Monaco, a mis gratuitement le bateau à sa disposition pour parcourir les 3.000 milles nautiques, et le dirigera avec le skipper allemand Boris Herrmann.
Ce monocoque de course a été construit en 2015. Il est équipé de panneaux solaires et de turbines sous-marines permettant de générer l'électricité qui alimente les instruments de navigation, le pilote automatique, les dessalinisateurs et un laboratoire pour tester le niveau de CO2 des eaux. L'intérieur est sombre, étroit et fonctionnel. Toutefois, un léger aménagement a été opéré pour accueillir Greta, son père et un cinéaste, avec deux couchettes hamac, matelas et rideaux. Un petit réchaud à gaz pour chauffer l'eau nécessaire à la nourriture vegan lyophilisée est le seul consommateur d'énergie fossile. Un simple seau en plastique bleu avec un sac bio dégradable, qui peut être jeté par-dessus bord, fera office de WC. Rudimentaire donc.
Une route plus longue pour éviter les tempêtes
Boris Herrmann, qui a fait trois fois le tour du monde, sera appuyé par une équipe à terre qui suivra les mouvements du voilier et la météo. Le yacht peut atteindre 35 nœuds (70 km) à l'heure mais le skipper a l'intention de le mener à 10 nœuds (20 km) à l'heure pendant la traversée. Par ailleurs, il prendra une route un peu plus longue que d'habitude pour éviter les tempêtes. Le Malizia II a été conçu pour la course, mais, avec une quille de 4,5 mètres, il y a peu de risque qu'il se retourne.
"La sécurité n'est pas un problème", précise Herrmann en se livrant aux derniers préparatifs. "C'est surtout quelque chose qui ne s'est jamais produit avant, que quelqu'un sans expérience de la voile traverse l'Atlantique sur un tel bateau. Ça en dit long sur Greta -elle fait plein de choses qui n'ont jamais été faites avant", ajoute-t-il. La jeune militante écolo, elle, n'a pas peur -sauf de gêner les autres. "Je crois que je vais beaucoup lire, et contempler l'océan. Et me balader sur le bateau", a-t-elle expliqué.