Prix des fruits et légumes bio : la grande distribution se paye-t-elle la tête du consommateur ?

fruits et légumes bio supermarché
Marges trop importantes produits bio dans la grande distribution
Par Elodie-Elsy Moreau publié le
Rédactrice en chef
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Dans son dernier numéro, l’UFC-Que Choisir dénonce les marges exorbitantes qu’effectuerait la grande distribution sur les fruits et légumes bio par rapport aux magasins spécialisés. En moyenne, elles seraient 75 % plus élevées que celles opérées sur les denrées conventionnelles…

Acheter des fruits et légumes certifiés AB reviendrait moins cher en magasins spécialisés que dans les supermarchés traditionnels. C’est en effet ce qu’affirme l’UFC-Que Choisir dans son dernier numéro et dans un communiqué publié ce jeudi. L’association fustige la grande distribution d’effectuer des sur-marges exorbitantes au rayon primeur sur les produits bio. Une pratique qui se répercute directement sur le porte-monnaie du client.

Pour dresser ce constat, la revue de l’association de consommateurs a comparé les 24 fruits et légumes les plus consommés en France, pendant un an, de mai 2018 à mai 2019. Et alors qu’une étude économique avait déjà épinglé la grande distribution au sujet des fruits et légumes bio il y a deux ans, le constat reste quasiment le même aujourd’hui... à une différence près. Désormais, son rayon vert est plus étendu, et face aux multiples alertes pointant les risques sanitaires et environnementaux des produits chimiques, les consommateurs, souhaitant ingérer le moins de pesticides possibles, se tournent de plus en plus vers les produits issus de l’agriculture biologique (+ 36 %).

Des marges jusqu’à 165 % plus élevées !

Comme l’indique l’UFC, le surcoût agricole n'explique pas à lui seul le prix du bio dans les supermarchés. Loin de là. En moyenne, les marges sont 75 % plus élevées qu’en conventionnel. Mais ce taux varie considérablement d’un produit à un autre, et les plus consommés sont aussi les plus taxés. Ainsi, le niveau de marge est équivalent au conventionnel pour l’oignon, l’ail ou la carotte, mais pour la pomme de terre, la tomate et la pomme, "les marges brutes sont respectivement 83 %, 109 % et 149 % supérieures" aux productions non labellisées. La cerise sur le gâteau revient au poireau : la marge est 165 % plus élevée sur le bio. Des chiffres durs à avaler pour le consommateur.

120 euros de trop !

Selon les calculs du magazine, le budget annuel fruits et légumes pour un foyer français s’élève à 657 euros pour la marchandise labellisée, et à 379 euros pour un panier conventionnel. Un écart qui s’explique en partie par les plus faibles rendements de l’agriculture biologique. Mais pas seulement : 41 % de l’écart est lié à la différence des marges appliquées par la grande distribution. Celle-ci étant de 287 euros en bio contre 173 euros en conventionnel. Or, en appliquant au bio la même marge qu’en conventionnel, le montant annuel d’une consommation de marchandises certifiées AB diminuerait de 18 %. Cela représente une économie de 121 euros sur un an. Pas négligeable notamment pour les familles les plus modestes.

Des marges jusqu’à 165 % plus élevées !

Comme l’indique l’UFC, le surcoût agricole n'explique pas à lui seul le prix du bio dans les supermarchés. Loin de là. En moyenne, les marges sont 75 % plus élevées qu’en conventionnel. Mais ce taux varie considérablement d’un produit à un autre, et les plus consommés sont aussi les plus taxés. Ainsi, le niveau de marge est équivalent au conventionnel pour l’oignon, l’ail ou la carotte, mais pour la pomme de terre, la tomate et la pomme, "les marges brutes sont respectivement 83 %, 109 % et 149 % supérieures" aux productions non labellisées. La cerise sur le gâteau revient au poireau : la marge est 165 % plus élevée sur le bio. Des chiffres durs à avaler pour le consommateur.

L’association de consommateurs somme, par ailleurs, l’Observatoire de la Formation des prix et des marges des produits alimentaires de publier les niveaux de marges par enseigne et par rayon afin d’apporter la transparence sur cette question.

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