Bientôt un contraceptif sans hormones sur le marché ?
Un laboratoire américain travaille actuellement sur l’élaboration d’un contraceptif féminin sans hormones. Celui-ci pourrait être disponible dès l’an prochain…
Aujourd’hui, les femmes boudent de plus en plus la pilule et le stérilet hormonal en raison des effets secondaires rencontrés. Elles recherchent des alternatives moins contraignantes et plus naturelles. En avril dernier, plusieurs féministes réclamaient dans une tribune publiée dans Libération, une concertation nationale pour le développement de solutions sans effets indésirables et la promotion de contraceptifs masculins. Dans les colonnes du quotidien, elles déploraient également la charge mentale liée à la contraception. Un laboratoire américain a peut-être répondu à ces attendes. Du moins, en partie. La société Evofem vient en effet d’annoncer qu’elle travaillait sur l’élaboration d’un contraceptif destiné aux femmes exempt d’hormones. Sous forme de gel à appliquer à l’intérieur du vagin, et au niveau du col de l’utérus, jusqu’à une heure avant le rapport sexuel, il maintient le pH du vagin entre 3,5 et 4,5. Cela constitue "un environnement acide inhospitalier pour les spermatozoïdes", peut-on lire sur le communiqué de l’entreprise. Composé d’acide citrique, d’acide lactique et de bitartrate de potassium, il ferait également barrage à certains agents pathogènes viraux et bactériens associés aux infections sexuellement transmissibles, tout en garantissant "la survie des bactéries saines dans le vagin".
Une mise sur le marché souhaitée pour 2020
Après une phase de plusieurs tests, ce nouveau contraceptif baptisé Amphora sera présenté au cours de conférences dédiées d’ici quelques semaines. S’il est approuvé, "la Société envisage de lancer Amphora en 2020" aux Etats-Unis et en Europe. "Pour la première fois, nous avons étudié non seulement les avantages cliniques d'une méthode de contraception, mais également les besoins des femmes tout au long de leur parcours en matière de santé reproductive et sexuelle", a déclaré Saundra Pelletier, PDG d'Evofem Biosciences. Si les premiers résultats sont prometteurs, le risque de grossesse non désirée reste toutefois important. Le taux d'efficacité s’élève à 86,3 % contre plus de 99 % pour les différents dispositifs intra-utérins, l’implant ou encore la pilule, lorsqu’ils sont utilisés parfaitement.
Pour dresser leur constat, les experts ont récolté les données de plus de 1300 américaines. Les participantes, âgées de 18 à 35 ans, ont été suivies durant 7 cycles menstruels. Aucun effet secondaire n’a été constaté mais surtout, il a été démontré que le gel améliore la satisfaction sexuelle des femmes et favorise la lubrification vaginale.
La contraception masculine avance
Une autre alternative, à l’étude depuis l’an dernier en Grande-Bretagne, pourrait aussi changer le quotidien des femmes. En novembre 2018, le National Institutes of Health révélait le lancement d’un vaste essai clinique d’un gel contraceptif masculin cette fois-ci, à appliquer sur le dos et les épaules, qui est absorbé par la peau.
Pour dresser leur constat, les experts ont récolté les données de plus de 1300 américaines. Les participantes, âgées de 18 à 35 ans, ont été suivies durant 7 cycles menstruels. Aucun effet secondaire n’a été constaté mais surtout, il a été démontré que le gel améliore la satisfaction sexuelle des femmes et favorise la lubrification vaginale.