Bisphénols, phtalates, parabènes... tous les Français sont contaminés alerte Santé publique France

Bisphénols, phtalates, parabènes... tous les Français sont contaminés alerte Santé publique France
Bisphénols, phtalates, parabènes... tous les Français sont contaminés alerte Santé publique France
Par La rédaction publié le
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Les perturbateurs endocriniens et les produits toxiques sont partout, si bien que l’agence nationale de santé publique révèle, à l’issue d’une nouvelle enquête, que tous les Français sont contaminés.

Vous pensiez y échapper… Eh bien ! non. Bisphénols, phtalates, solvants, parabènes... Une vaste étude, réalisée par Santé publique France, et publiée ce mardi montre que 6 "polluants du quotidien" dont les effets sont encore mal connus "sont présents dans l'organisme de tous les Français". L’agence nationale a mesuré les niveaux d'imprégnation de la population française par six familles de substances présentes dans l'environnement et utilisés fréquemment.

Ces résultats s'inscrivent dans le cadre d'Esteban - Etude de santé sur l'environnement, la biosurveillance, l'activité physique et la nutrition -, un programme de recherche lancé en 2014 pour suivre l'état de santé de la population, et en particulier son exposition aux polluants. Si deux autres volets, portant sur l'exposition aux métaux et aux pesticides, doivent être publiés dans un second temps, les premiers résultats sur les PE sont alarmants.

"Nous nous sommes intéressés à ces substances parce qu'il y a une préoccupation sanitaire, mais en aucun cas on ne peut prédire si les valeurs retrouvées représentent un risque sanitaire pour la population", car on manque encore de connaissances sur le sujet, a précisé à l'AFP Clémence Fillol, responsable de la surveillance biologique à Santé publique France.

Toutefois, parmi ces éléments chimiques, certains sont déjà classées comme étant des perturbateurs endocriniens, cancérogènes avérés ou suspectés. Et d’autres pourraient venir rallonger cette liste. Ce qui pourrait expliquer, en partie, les résultats de deux enquêtes publiées également ce 3 septembre indiquant que le cancer deviendra probablement la cause la plus courante de décès dans le monde dans quelques décennies.

"Nous nous sommes intéressés à ces substances parce qu'il y a une préoccupation sanitaire, mais en aucun cas on ne peut prédire si les valeurs retrouvées représentent un risque sanitaire pour la population", car on manque encore de connaissances sur le sujet, a précisé à l'AFP Clémence Fillol, responsable de la surveillance biologique à Santé publique France.

Pour dresser leur bilan, des mesures ont été réalisées entre 2014 et 2016 sur un échantillon représentatif de la population générale, composé d'environ 1.100 enfants et 2.500 adultes habitant en France continentale. Les participants ont également répondu à des questionnaires sur leurs habitudes de vie.

Pour la plupart des substances, les niveaux d'imprégnation retrouvés sont "comparables à ceux d'autres études menées à l'étranger, notamment aux Etats-Unis et au Canada". Ils étaient toutefois plus faibles pour les parabènes et les retardateurs de flamme.

Les résultats montrent notamment que "l'utilisation de produits cosmétiques et de soins augmente les niveaux d'imprégnation des parabènes et des éthers de glycol" et que "plus le logement est aéré" fréquemment "plus les niveaux d'imprégnation" en composés perfluorés et en retardateurs de flamme bromés "sont bas".

Les enfants, cibles vulnérables

Point très inquiétant de cette enquête : les niveaux d'imprégnation retrouvés sont plus élevés chez les enfants. Un phénomène que les experts expliquent par le fait que les petits touchent tout ce qu’ils trouvent et portent davantage les objets à la bouche. Par ailleurs, leur poids est relativement plus faible par rapport à leurs apports alimentaires.

Les PE dans la ligne de mire du gouvernement

La publication de cette étude intervient alors même que la ministre de l'Ecologie Elisabeth Borne et la ministre de la Santé Agnès Buzyn viennent de présenter la nouvelle "stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens" (SNPE). Celle-ci vise à renforcer l'information et la protection de la population, ainsi que les connaissances scientifiques sur ces produits.

Un site, dont le lancement est prévu pour cette fin d’année, répertoriera les informations sur la présence de perturbateurs dans les produits de consommation courante. Le SNPE vise également à renforcer les mesures de contrôle, notamment dans le cadre de la règlementation européenne, et favoriser la recherche de produits de substitution. L'Agence de sécurité sanitaire (Anses) devra notamment établir une liste de perturbateurs endocriniens, en expertisant au moins 6 substances en 2020, puis 9 par an à partir de 2021. L'agence a déjà publié une série d'avis sur 5 substances en 2017, faisant notamment état "d'un possible effet perturbateur endocrinien" pour le triclocarban, utilisé comme antibactérien et antifongique. Encore une fois, ne lésinez pas sur le décryptage des étiquettes !

 

Avec AFP/Relaxnews 

Source(s):
  • AFP/Relaxnews