Les arrêtés anti-pesticides se succèdent en France : les villes concernées
Après l’arrêté anti-pesticides pris par le maire du village de Langouët, de nombreux élus ont décidé de lui emboîter le pas.
Ces derniers mois, l’initiative écologique de Daniel Cueff, maire de Langouët, a défrayé la chronique. Convoqué par le tribunal administratif de Rennes le 22 août dernier pour son arrêté anti-pesticides, la justice a finalement tranché pour sa suspension. Si de nombreux citoyens, personnalités et ONG ont témoigné leur soutien au maire breton, plusieurs élus municipaux ont décidé de suivre les pas du village le plus écolo de France.
“Chaque jour, un maire prend un nouvel arrêté”
Audincourt, Boussières, Pierrelaye... Inquiets pour la "protection" de leurs administrés, des élus de tous bords politiques multiplient les arrêtés anti-pesticides dans l'Hexagone. "Chaque jour, un maire prend un nouvel arrêté. D'après ce que je sais, on a dépassé la trentaine en France", explique Daniel Cueff, maire de Langouët (Ille-et-Vilaine). "Certains m'appellent même pour me demander si mon arrêté est libre de droits", poursuit-il. "Ce qui exaspère les maires, c'est que le gouvernement ne fait rien et qu'il empêche en plus les maires d'agir pour protéger les habitants", fustige le maire breton qui affirme avoir reçu 47.000 messages de soutien et un appel de Nicolas Hulot.
"On soutient le maire de Langouët. Il faut se tenir les coudes", a affirmé à l'AFP Brigitte Moya, maire d'Aubenas-les-Alpes, qui a pris un arrêté en août dernier. Dans le Val d’Oise, le maire de Pierrelaye, Michel Vallade, a également pris un arrêté. Conscient qu’il "va subir le même sort que son camarade de Langouët”, l’édile a affirmé sa volonté de “protéger les ouvriers agricoles pour que cela ne se termine pas comme l'amiante". Marc-Antoine Jamet, maire du Val-de-Reuil, commune de 16.000 habitants située dans l'Eure, a quant à lui pris un arrêté pour interdire les pesticides à moins de 150 mètres de la voie publique.
Je viens de signer l’arrêté interdisant @valdereuil_info l’utilisation de pesticides à moins de 150 mètres de toute activité humaine. Il s’agit de protéger la santé de tous, mais c’est aussi un marqueur : celui de la nécessité écologique, de l’impératif environnemental. pic.twitter.com/ffVBnOEnmp
"On soutient le maire de Langouët. Il faut se tenir les coudes", a affirmé à l'AFP Brigitte Moya, maire d'Aubenas-les-Alpes, qui a pris un arrêté en août dernier. Dans le Val d’Oise, le maire de Pierrelaye, Michel Vallade, a également pris un arrêté. Conscient qu’il "va subir le même sort que son camarade de Langouët”, l’édile a affirmé sa volonté de “protéger les ouvriers agricoles pour que cela ne se termine pas comme l'amiante". Marc-Antoine Jamet, maire du Val-de-Reuil, commune de 16.000 habitants située dans l'Eure, a quant à lui pris un arrêté pour interdire les pesticides à moins de 150 mètres de la voie publique.
"Ce n’est pas un coup d’épée dans l’eau, il ne faut pas que ce soit un truc ponctuel. C’est pour cela d’ailleurs qu’autant de maires ont pris ce type d'arrêtés", argue-t-il.
D’autres maires lui ont également emboîté le pas, notamment dans la Somme, dans l’Eure ou encore dans les Alpes-de-Haute-Provence.
Dans la commune de Boussières, le maire sans étiquette Bertrand Astric est allé jusqu’à interdire le glyphosate sur tout le territoire. "Les maires prennent les choses en main puisque l’État ne le fait pas", fustige-t-il. "C'est un cri d'alerte. Je suis apiculteur amateur, je vois les colonies d'abeilles s'effondrer, la biodiversité s'effondrer".Contestés par les préfectures rattachées aux différentes communes, tous les arrêtés devraient donner lieu à des recours en justice, à l’instar de celui de Daniel Cueff.
Interpellé, le ministère de l'Agriculture a annoncé que des "zones de non traitement" aux pesticides seront mises en place si les élus, agriculteurs et autorités locales ne parviennent pas à un accord.