"Comment osez-vous ?" En colère à l’ONU, Greta Thunberg porte plainte contre 5 pays
Après plus d'un an passé dans les rues à manifester, entraînant derrière elle des foules de plus en plus nombreuses, Greta Thunberg est montée ce lundi 23 septembre à la tribune de l'ONU pour un discours bref et incisif, plein de colère contenue, accusant de "trahison" les dirigeants du monde.
"Comment osez-vous ?" a répété la jeune suédoise, la voix pleine de frustration et de colère, lorsque son tour est venu de s'exprimer au sommet sur le climat de l'ONU. Si le monde s'est habitué ces derniers mois à son regard franc et déterminé, elle qui se retient généralement d'occuper seule le devant de la scène, encourageant d'autres jeunes à prendre la parole, avait clairement décidé cette fois d'utiliser pleinement son temps de parole : 4 minutes et demie.
"Vous avez volé mes rêves"
"Mon message est que je vais vous avoir à l'oeil", a-t-elle commencé depuis sa chaise, déclenchant des rires dans la grande salle de l'ONU. Mais il est vite apparu que son discours n'avait rien de drôle.
"Ca ne va pas du tout", a-t-elle déclaré dans le micro, la voix de plus en plus tremblante d'émotion. "Je ne devrais pas être là, je devrais être à l'école, de l'autre côté de l'océan", a affirmé la jeune fille, qui a interrompu ses études pour venir aux Etats-Unis en voilier, et porter sur le continent américain la cause de l'urgence climatique. "Comment osez-vous ? Vous avez volé mes rêves et mon enfance avec vos paroles creuses".
"Je fais pourtant partie de ceux qui ont de la chance. Les gens souffrent, ils meurent. Des écosystèmes entiers s'effondrent, nous sommes au début d'une extinction de masse, et tout ce dont vous parlez, c'est d'argent, et des contes de fées de croissance économique éternelle ? Comment osez-vous ?!" a-t-elle poursuivi.
Si les nombreux dirigeants rencontrés lui ont assuré qu'ils avaient entendu le message des jeunes et compris l'urgence climatique, elle a affirmé être triste et en colère."S'ils comprenaient vraiment la situation et qu'ils continuaient à ne rien faire, ce serait diabolique, et ça je refuse de le croire", a fustigé la jeune militante.
Greta Thunberg a également énuméré une série de statistiques et de faits scientifiques, soulignant notamment que réduire les émissions de gaz à effet de serre de 50 % d'ici 2030 ne donnerait à la planète que 50 % de chance de limiter le réchauffement de la planète à +1,5°C d'ici 2100, un plafond considéré comme essentiel pour éviter des dommages irréversibles à nos écosystèmes.
"Il n'y aura aucune solution ou plan présenté aujourd'hui en ligne avec ces chiffres, car les chiffres sont trop gênants, et vous n'êtes toujours pas assez mûrs pour dire les choses telles qu'elles sont."
"Vous nous avez laissés tomber", a-t-elle ajouté. "Mais les jeunes commencent à comprendre votre trahison. Si vous décidez de nous laisser tomber, je vous le dis : nous ne vous pardonnerons jamais. Nous ne vous laisserons pas vous en sortir comme ça".
Une plainte déposée contre 5 pays
Accompagnée de 15 autres jeunes, la figure de proue de l’écologie a présenté une plainte déposée contre cinq pays, dénonçant leur inaction contre le réchauffement climatique comme une violation de la convention sur les droits de l'enfant. Cette plainte inédite, déposée avec l'aide du cabinet international d'avocats Hausfeld et la bénédiction de l'Unicef, vise cinq pays pollueurs : la France, l’Allemagne, l’Argentine, le Brésil et la Turquie.
De vieux pays industriels comme la France et l'Allemagne sont responsables d'une large part historique des émissions, même si aujourd'hui ils ne sont pas les plus gros émetteurs de gaz à effet de serre, a fait valoir le cabinet Hausfeld.
Une plainte déposée contre 5 pays
Accompagnée de 15 autres jeunes, la figure de proue de l’écologie a présenté une plainte déposée contre cinq pays, dénonçant leur inaction contre le réchauffement climatique comme une violation de la convention sur les droits de l'enfant. Cette plainte inédite, déposée avec l'aide du cabinet international d'avocats Hausfeld et la bénédiction de l'Unicef, vise cinq pays pollueurs : la France, l’Allemagne, l’Argentine, le Brésil et la Turquie.